Le nouveau gouvernement de coalition entre les conservateurs et les libéraux démocrates (lib dems) se prépare à prendre d’assaut les emplois, les retraites et les services publics. Ce sont les conservateurs qui dominent. Les lib dems, en échange de quelques postes, ont capitulé sur leurs principales options politiques (Europe, nouvelle loi électorale, armement nucléaire). La différence entre la campagne des travaillistes et des conservateurs était que Brown ne voulait pas appliquer un plan d’austérité immédiatement pour ne pas étouffer une possible relance. À part cela, ces deux grands partis sont prêts à prendre toutes les mesures au jour le jour pour défendre les intérêts des capitalistes. Les travaillistes ont d’ailleurs déjà indiqué qu’ils seraient « responsables » et ne s’opposeraient qu’exceptionnellement aux coupes budgétaires des conservateurs. La réduction de 6 milliards de livres de dépenses publiques voulue par les conservateurs va probablement plonger le pays dans une profonde récession. Le changement de mode de scrutin vers la proportionnelle était une revendication juste et démocratique des libs dems. Pourtant, ils ont accepté la promesse d’un référendum sur ce sujet mais avec un mode non proportionnel qui ne sera pas forcément plus démocratique que le système en vigueur. Pour être sûrs de rester en place, les libs dems ont obtenu des conservateurs qu’une motion de censure du gouvernement devait obtenir 55 % des voix du Parlement. Ils ont également dû abandonner la seule proposition qui les distinguait positivement des deux grands partis, le refus de renouveler les missiles nucléaires Trident embarqués sur des sous-marins. La gauche du parti travailliste a obtenu de très mauvais scores à ces élections. Le besoin d’un parti efficace à la gauche du parti travailliste reste crucial et il faut redoubler d’efforts pour le construire de façon unitaire et pluraliste.