Récemment a eu lieu en Grande-Bretagne l’action syndicale la plus soutenue depuis des décennies, en réponse à une attaque massive contre le niveau de vie. Ces actions ont conduit de nombreux jeunes travailleurs à participer aux piquets de grève et ont bénéficié d’un fort soutien de la part du public, malgré les attaques virulentes des médias grand public et des politiciens en place.
Le lancement de la très populaire campagne « Enough is Enough », qui a permis de lier les luttes autour de questions plus larges telles que le logement et le droit à l’alimentation à la solidarité de la grève, a semblé très positif. Cependant, à ce stade, certaines actions s’enlisent et d’autres risquent de déboucher sur une défaite.
Plusieurs syndicats ont dû procéder à un nouveau scrutin, car selon les lois réactionnaires les mandats ne durent que six mois. Même lorsque ces mandats ont été remportés, par exemple par les syndicats des chemins de fer, l’absence de stratégie apparente de la part des directions signifie que la démoralisation pourrait s’installer. Au sein du syndicat de la fonction publique PCS, l’un des départements les plus importants et les plus militants, le ministère du Travail et des pensions, a manqué de peu le seuil de déclenchement d’une nouvelle action.
Les travailleurEs de la santé disent Non, mais pas tous
L’action des travailleurEs de la santé se fragmente. Le Royal College of Nursing (RCN) est passé d’une organisation qui n’a jamais mené d’action syndicale à une organisation dont les membres ont rejeté l’offre gouvernementale d’une augmentation de salaire de 5 % — bien en deçà de l’inflation existante — contre l’avis de leurs dirigeants. La secrétaire générale, Pat Cullen, affirme que seule une offre à deux chiffres peut endiguer une campagne de grèves jusqu’à Noël — mais le RNC doit remporter un nouveau scrutin avant de pouvoir se remettre en grève.
Entre-temps, deux autres grands syndicats qui représentent les travailleurs de la santé — à différents niveaux — ont accepté l’offre du gouvernement, tandis que les membres d’Unite l’ont rejetée. Des actions ont également été menées par les médecins en formation, dont le précédent conflit en 2015-2016, avait été bradé par les dirigeants de l’époque, depuis remplacés par une équipe plus déterminée.
Dans ce contexte, le développement de « Health Workers say No » (les travailleurEs de la santé disent Non), qui rassemble des militantEs de tous les syndicats, est un petit pas en avant, mais il faut un débat beaucoup plus large sur les arguments en faveur du syndicalisme industriel et du contrôle des conflits par la base.
Un accord désastreux chez les postierEs
La pire situation parmi les travailleurEs qui ont mené des actions soutenues est celle des postierEs. Ces derniers ont fait grève pendant 18 jours en 2022. Aujourd’hui, la direction du syndicat, censée être de gauche, recommande l’acceptation d’un accord qui est un véritable désastre.
Cet accord prévoit une augmentation significative du travail à l’extérieur, une réduction des indemnités journalières, le licenciement des personnes ayant des responsabilités familiales, le tout pour une augmentation de salaire de 10 % sur trois ans. Au moins 400 militantEs syndicaux ont été suspendus ou licenciés par la direction au cours du conflit, et le syndicat prétend que tout sera réglé lorsque les membres adhéreront à l’accord. Il ne fait aucun doute que la direction reviendra à la charge. C’est pourquoi le lancement d’un groupe de travailleurEs des postes pour dire non est une étape bienvenue.
C’est également dans ce contexte que les conférences organisées plus tard dans l’été pour discuter de la stratégie d’organisation de la base — l’une à Londres et l’autre à Manchester — sont les bienvenues et doivent déboucher sur une coopération plus profonde que celle qui existe actuellement entre les militants syndicaux.
Traduction DeepL, revue FD