Emprisonné depuis le 6 septembre, le porte-parole de l’Association des enseignants iraniens (Conseil de coordination des associations iraniennes d’enseignants et assimilés - CCITTA) avait commencé le 26 novembre une grève de la faim et de la soif...
Il entendait notamment obtenir ainsi l’annulation de sa condamnation à 9 ans de prison, ainsi que le droit à un procès public, devant un jury et accompagné d’un avocat. Face aux mobilisations en Iran et dans le monde pour sa libération, le pouvoir a été contraint de le relâcher. Mais cette première victoire est fragile car il ne s’agit que d’une libération conditionnelle. Il est nécessaire de continuer à se mobiliser pour empêcher que Mahmoud soit à nouveau jeté en prison, ainsi que pour obtenir la libération des nombreux syndicalistes toujours incarcérés.
Les enseignants Mohammad Reza Niknejad, Mehdi Bohlouli, Mahmoud Behechti-Lagroudi, Aireza Hachemi, Ali Akbar Baghani ont été arrêtés et emprisonnés. Rassoul Bodaghi, qui devait être libéré après 6 ans d’incarcération, a été de nouveau jugé et condamné à 3 années supplémentaires de prison. Les cinq responsables du CCITAA toujours en prison sont Alireza Hashemi (détenu depuis 2007), Abdolreza Ghanbari (détenu depuis janvier 2010), Rasoul Bodaghi (détenu depuis septembre 2009), Ali Akbar Baghani (détenu depuis avril 2010) et Esmael Abdi (détenu depuis juin 2015).
En réprimant ainsi, le pouvoir espère pouvoir briser les mobilisations en cours. En 2015, les enseignants iraniens ont en effet organisé en janvier, mars, et mai, trois séries de rassemblements dans tout le pays pour obtenir une augmentation des salaires. Ils ont également revendiqué une éducation gratuite pour tous, l’arrêt de la privatisation du système d’éducation. Et d’autres professions subissent la répression du régime1...
Tirs sur les manifestants...
Mahmoud Salehi a été condamné une nouvelle fois à 9 ans de prison. Cet emprisonnement met la vie de Mahmoud en danger car il est malade et tenu à un suivi médical permanent à cause des mauvais traitements lors de précédentes incarcérations. En septembre, Ali Nedjati, syndicaliste actif de la ville de Haft Tappeh du sud-ouest de l’Iran, a été arrêté et incarcéré. Ce militant âgé et malade du cœur devrait être sous surveillance médicale permanente. Et le même mois, Shahrokh Zamani, un des fondateurs du Syndicat des peintres, qui purgeait une peine de prison de 11 ans depuis juin 2011, a été retrouvé mort dans sa cellule.Le 15 décembre dernier, les forces de l’ordre ont tiré sur des chômeurs rassemblés devant la raffinerie de gaz de la ville de Behbahan. Un manifestant a été tué et deux autres gravement blessés. Plus largement, les syndicalistes se battent pour les droits des femmes, ainsi que pour le respect des libertés démocratiques dont la fin de la peine de mort (1 020 personnes pendues depuis le début de l’année).Une lutte de longue durée est devant nous, face à la dictature de l’État théocratique iranien, ainsi que son instrument international de propagande Press TV, sur lequel on trouve notamment une interview plus que complaisante d’un certain Dieudonné.Le voyage à Paris de Hassan Rouhani, président du Califat islamique d’Iran, a été reporté pour la fin janvier 2016 en raison des attentats de novembre. Il ne faudra pas rater cette occasion pour exprimer notre hostilité envers ce régime et ses complices étrangers. Les crimes de la dictature théocratique et anti-ouvrière du régime iranien doivent cesser de passer inaperçus !Houshang Sepehr et Behrooz Farahany 21">www.iran-echo.com1-
- 1. Les travailleurs iraniens sont privés de libertés essentielles reconnues dans les normes internationales de l’OIT : droit de faire grève, de manifester, de constituer des syndicats. Accusés d’avoir enfreint ces interdictions, des milliers de salariéEs sont arrêtés et de nombreux autres sont emprisonnés.
- 2. Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran – SSTI : http ://