Des groupes de droite et de colons israéliens radicaux ont participé à la « Marche des drapeaux » le jeudi 18 mai. Organisée chaque année depuis 1968 pour célébrer l’occupation de Jérusalem-Est, la marche débute en général à Jérusalem-Ouest, avec des dizaines de milliers d’Israéliens portant les drapeaux de l’État colonial. Ils franchissent les portes de la vieille ville, où vivent les PalestinienEs, et atteignent le mur de Buraq, près de l’enceinte de la mosquée al-Aqsa, tout en scandant des slogans anti-arabes et anti-musulmans.
Cette marche est devenue une provocation annuelle pour les PalestinienEs et une tentative d’affirmer la présence juive israélienne dans la ville sainte et, par nécessité, d’effacer l’identité palestinienne de la ville. Cette année, d’autres facteurs ont accru le potentiel de la marche de cette année à enflammer une situation déjà tendue.
Soutien du gouvernement
Cette année, la marche s’est déroulée sous les auspices du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, qui l’a soutenue par une participation massive de représentants du gouvernement, lui conférant ainsi un appui gouvernemental officiel. Parmi les ministres du gouvernement de Netanyahou présents, citons le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, le ministre des Transports, Miri Regev, et le ministre du Développement du Néguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf.
Cette marche faisait également suite à l’euphorie généralisée des IsraélienEs après la récente attaque brutale contre Gaza. Au cours de l’attaque qui s’est achevée il y a quelques jours, Israël a tué 33 PalestinienEs, dont une grande majorité de civils, qualifiés de « dommages collatéraux » par l’armée israélienne lorsqu’elle a pris pour cible six chefs de la résistance. Six des martyrs étaient des enfants.
L’arrogance du gouvernement colonial était évidente avant la marche lorsque le Premier ministre Netanyahu a déclaré : « Nous avons délivré un message clair avec la dernière opération à Gaza. Quiconque tentera de nous nuire le paiera de son sang. La Marche des drapeaux se déroulera comme prévu ».
Assaut incessant
Cette année, la Marche des drapeaux a également coïncidé avec le 75e anniversaire de la Nakba, lorsque le mouvement sioniste a perpétré des massacres et un nettoyage ethnique de masse contre le peuple palestinien pour permettre la fondation de l’État d’Israël. Le fait qu’Israël ait choisi de lancer une attaque meurtrière à l’occasion de cet anniversaire rappelle brutalement aux PalestinienEs que la Nakba n’appartient pas au passé, et qu’elle se poursuit avec un état continu d’agression visant à déraciner les PalestinienEs de leurs terres pour faire place à l’entité coloniale.
À la lumière de cette réalité, on comprend mieux pourquoi Israël refuse de mettre un terme à ses politiques provocatrices. Les agressions se succèdent et, rien que le mois dernier, on a constaté une multitude de provocations, de l’attaque contre Gaza à la mort de Khader Adnan en grève de la faim, en passant par les raids incessants contre les villes et les camps de réfugiéEs de Cisjordanie. Depuis le début de l’année 2023, Israël a tué plus de 140 PalestinienEs.
La raison de cet assaut incessant est simple : l’État d’Israël veut en finir avec l’existence du peuple palestinien, ce qu’il considère comme la clé de sa stabilité. Le fait que les PalestinienEs continuent à s’accrocher à leur terre et à résister à leur effacement a contraint Israël à rester dans un état de guerre permanent. Toutes les politiques d’agression israéliennes découlent de cette impulsion, qui vise à supprimer la volonté des PalestinienEs et à mettre fin à leur existence. La Marche des drapeaux n’est que le dernier épisode d’une longue série d’agressions coloniales.
Version intégrale (en anglais) sur http://mondoweiss.net