Publié le Vendredi 16 mars 2012 à 17h37.

La folie guerrière.

Dans la nuit du 10 au 11 mars, un soldat du contingent américain de la force internationale de l’Otan a froidement massacré seize civils afghans, dont neuf enfants, avant de brûler leurs corps. Cette tuerie barbare et monstrueuse est la conséquence directe du pourrissement de la situation créée par le maintien des troupes d’occupation de l’Otan en Afghanistan. Une femme d’un des villages où a eu lieu le massacre déclarait au New York Times : « Ils ont tué un enfant de 2 ans, cet enfant était-il un taliban ? Il n’y a pas de taliban ici. Les Américains passent leur temps à nous harceler la nuit avec leurs chiens et leurs hélicoptères. » Les exactions commises par les troupes d’occupation sont quotidiennes. Des soldats urinant sur des cadavres afghans, l’incinération de Corans dans la prison américaine de Bagram, et aujourd’hui ce massacre, sont les manifestations les plus dramatiques des humiliations imposées à la population, du terrorisme que l’Otan fait régner dans le pays. Manifestations aussi du désastre de cette sale guerre, de la déroute morale des troupes prisonnières elles-mêmes de l’hostilité, de la haine que leur comportement engendre, prisonnière jusqu’à la folie. Obama a dénoncé cet acte « tragique et consternant », promettant une « enquête exhaustive », « l’engagement de son administration à établir les faits aussi vite que possible et à faire rendre des comptes à toute personne ayant une responsabilité ». Paroles creuses et de routine alors que par avance il refuse même que le meurtrier soit jugé en Afghanistan, alors que, pleinement conscients de l’impasse de la guerre, du pourrissement de la situation, les USA et leurs alliés poursuivent leur folle aventure militaire. La seule issue est le retrait immédiat des troupes de l’Otan.