Alors que la crédibilité de l’armée est en chute libre, la droite continue sa politique militariste en voulant de nouveau dilapider des dizaines de milliards pour son budget.
En décembre 2023, la conseillère fédérale Viola Amherd a annoncé qu’elle voulait investir plus de 30 milliards (!) pour « reconstruire » l’armée jusqu’en 2035. En plus de cette folie pécuniaire, non seulement le service militaire est toujours obligatoire, mais son budget annuel s’élève à 5 milliards. En 2022, le Conseil national a voté une augmentation à 7 milliards d’ici 2030.
Situation politique et économique de l’armée suisse
Tout d’abord, il est utile de rappeler que le lobby militaire dans le pays est extrêmement puissant. Viola Amherd, qui n’a rien de « centriste » ou de modérée dans ses positions politiques bourgeoises et néolibérales, ne cache pas son goût pour le militarisme.
Lors de l’invasion meurtrière de l’Ukraine par les forces russes en 2022, elle s’est rapidement positionnée en faveur d’une augmentation budgétaire de l’armée, alors que la Suisse se trouve à environ 2 000 km du front et qu’elle ne représente vraisemblablement pas une cible pour Poutine.
En outre, Lobbywatch.ch nous apprend que tous les grands partis bourgeois, dont l’UDC, le PLR et le Centre, ainsi que de plus petites formations, comme le MCG et la Lega, ont des liens d’intérêt dans le secteur militaire.
Malgré le soutien conséquent que le gouvernement et le monde politique bourgeois offrent à l’armée, elle réussit tout de même à se ridiculiser : trous financiers, difficultés à se légitimer, et gaspillage massif de ressources économiques et de matières premières. Le manque de crédibilité de l’armée est même reconnu par la droite ! […]
Alors que la droite martèle contre l’AVS [assurance vieillesse], disant qu’« il n’y a pas d’argent », dépenser des milliards pour l’armée ne semble pas lui poser de problème. Ces montants devraient plutôt être investis dans les nombreux services et prestations sociales du pays qui souffrent de sous-investissements et de pénuries de personnel, comme les domaines de la santé et de la formation.
De plus, dans un climat de crises internationales et de réarmement massif des États occidentaux, l’augmentation de la capacité militaire suisse ne participe pas à l’apaisement et la pacification des rapports entre pays. Au contraire, Viola Amherd profite de la situation pour gonfler les poches des milieux militaires, et les autorités fédérales, qui font les louanges de la pseudo-neutralité helvétique, participent activement à la course aux armements et à l’escalade de la violence dans le monde.
Armée et militarisme, non merci !
En prenant en compte de la situation internationale et les besoins des franges de la population les plus précarisées et délaissées du pays, il est nécessaire de repenser l’armée suisse. La construction d’une Suisse réellement solidaire à l’intérieur comme à l’extérieur signifie de mettre fin au militarisme représenté par Amherd et dont l’une des fonctions principales demeure le maintien de l’ordre en terre helvétique. […]
Répondons donc aux plans des autorités fédérales de manière critique et désamorçons le mythe que l’armée nous protège et qu’elle est nécessaire pour le pays. Mettons un terme au militarisme et au business des armes, incitateurs de violences et de souffrances, qui nous privent des moyens pour construire une société plus solidaire et écologique !
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