Plusieurs sympathisants et membres du Labour Party Pakistan (LPP - Parti du travail du Pakistan) sont enfermés dans différents centres de détention du pays. Neuf ouvriers du textile, y compris Fazal Ilahi – un dirigeant du LPP – sont dans la prison de Faisalabad. Quinze militants sont dans celle de Gilgit, dont Baba Jan, élu au comité fédéral du LPP. Ce ne sont pas des terroristes. Ce sont des militants politiques. Pourtant, ils sont tous inculpé au nom des lois antiterroristes.
Le Premier Ministre Yousaf Raza Gilani, intervenant à Mandi Bahuldin, a affirmé le 14 novembre qu’il n’y avait actuellement pas de prisonnier politiques au Pakistan. Nous avons fréquenté ensemble l’université et je lui dit que j’en connais au moins 24, des membres et sympathisants du LPP qui se retrouvent en prison pour des raisons politiques. Il y en a bien d’autres qui se morfondent dans les centres de détention du Baloutchistan, sans parler de ceux qui ont « disparu ».
Six des neuf prisonniers politiques à Faisalabad sont condamnés par un tribunal antiterroriste à une peine honteuse de 490 ans. Leur crime est d’avoir dirigé une grève d’ouvriers du textile en 2010. Quand un patron a fait ouvrir le feu sur eux, les ouvriers ont réagi avec colère. Le patron est libre et les travailleurs sont condamnés à 490 ans [voir ci-dessous].
A Gilgit, quand la police a tiré, tuant deux personnes – le fils et son père – lors d’une manifestation exigeant une juste compensation pour les victimes d’une catastrophe naturelle au lac d’Atta Abad Lake, la population a riposté en occupant la zone. Les policiers impliqués dans la mort des deux manifestants sont libres. Cependant, Baba Jan, qui fut membre du conseil de district de Gilgit et qui est une figure militante de cette région est en prison, ainsi que 14 autres militants. Où est la justice ? [1]
A Faisalabad, c’est la Pakistan Muslim League Nawaz (PML-N, Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz) qui nous pourchasse, notamment le ministre provincial de la Justice, Rana Sanaullah, qui veut nous donner une leçon et nous punir d’avoir impulsé la construction d’un mouvement des ouvriers du textile – plus important que jamais par le passé – dans « son » agglomération [2]. A Gilgit, c’est le Pakistan People’s Party (PPP - Parti du peuple pakistanais), dont le ministre en chef de la province (chief minister), Mehdi Shah, qui veut nous donner une leçon pour nous être rangé auprès des masses révoltées de Gilgit Baltistan contre les injustices et les pratiques frauduleuses.
Nous n’allons pas céder et nous ferons face en construisant un mouvement pour la libération de ces militants politiques. Nous avons besoin de votre soutien moral, financier et politique.
Un engagement dans le développement de mouvements
Le Labour Party Pakistan, fondé en 1997, est un petit parti de gauche qui aide à la construction de mouvements sociaux et politiques dans le pays [3]. En 2000-2001, nous avons impulsé le soutien à l’association Anjaman Mozareen Punjab (AMP – Association des fermiers du Pendjab) à Okara [4]. Ce mouvement s’est affirmé comme l’un des plus beaux exemples dans l’histoire des luttes paysannes au Pakistan. Il a résisté à l’administration militaire des fermes, à occupé plus de 68000 acres de terres et il est toujours debout.
En 2003-2004, nous avons joué un rôle important dans le développement du mouvement ouvrier des métiers à tisser dans la troisième agglomération du Pakistan, Faisalabad. Le Labour Qaumi Movement (LQM - Mouvement national des travailleurs), dont les dirigeants sont membres du LPP, a conduit le combat de milliers d’ouvriers pour de meilleurs salaires et conditions de travail. Ils sont maintenant attaqués.
En 2007-2008, nous avons joué un rôle dans la construction du mouvement des avocats. Nous nous sommes tous retrouvés de façon répétée en prison. Nous étions présent chaque semaine avec les avocats dans les manifestations et rassemblements, nous avons été partie prenante de la « longue marche » et nous avons été à la tête de la fameuse rebélion de GPO Chouck contre la police, à Lahore [5].
Nous sommes de ceux qui se sont opposé dès le premier jour à la main mise de l’armée sur le pouvoir du général Musharaf, à la différence de bien d’autres qui se présentent aujourd’hui comme les champions de résistance à l’establishment militaire. Presque tous les membres de la direction du LPP leadership ont été arrêté à plusieurs reprises sous le régne de Musharaf. Je fus, par exemple, arrêté douze fois durant la dictature du général Musharaf .
Construire des médias alternatifs
Le LPP s’est attaché à développer des médias alternatifs pour contrer l’influence des médias commerciales. Il a publié un hebdomadaire, Mazdoor Jeddojuhd (La lutte des travailleurs), de 1997 à 2010 sans aucun financement publicitaire. Du fait des contraintes financières, il paraît maintenant mensuellement.
Socialist Pakistan News (SPN – Information socialiste du Pakistan) a vu le jour en 2004. Avec plus de 7500 abonnés, elle est devenue la plus grande liste email du pays. Des membres du LPP travaillent bénévolement chaque jour plus d’une heure pour la modérer.
Nous participons aussi à l’équipe qui produit View Point On line, l’un des périodique en ligne les mieux lus [6].
Solidarité et secours populaires
Les sympathisant et membres du LPP ont activement levé des fonds et apporté de l’aide aux victimes en des heures difficiles, après le tremblement de terre de 2005, ainsi qu’après les pluies et inondations dévastatrices de 2010 [7].
En faisant tout cela, nous avons progressé dans la construction d’un parti politique de masse des travailleurs, dans la construction de mouvements et campagnes envitronnementales, féministes, démocratiques, socialistes – au Pakistan en particulier et globalement de façon générale.
Envoyez-nous vos dons maintenant
Nous voulons collecter au moins 500.000 roupies avant le 26 novembre 2011. Le LQM prépare pour le 26 novembre un rassemblement de protestation à Faisalabad. Nous pensons qu’il réunira des milliers de participant(e)s. Nous avons besoin de votre aide financière pour réussir cette mobilisation et pour soutenir les familles des victimes qui ont perdu leurs moyens d’existence.
Farooq Tariq