Le 19 septembre à Paris, des militants antifascistes du Scalp sont intervenus lors de la projection au Forum des Images, dans le cadre du festival sur le cinéma russe, du film Le Cavalier de la Mort, de Karen Chakhnazarov, en signe de solidarité avec Maxim Solopov et Alexeï Gaskarov, deux jeunes russes emprisonnés depuis plus d’un mois pour leur engagement antifasciste. Les manifestants ont distribué un tract intitulé « en Russie, la répression, c’est pas du cinéma ! » et ont interpellé le public au moment où, dans de nombreuses villes de Russie, d’Europe et d’ailleurs, des gens manifestaient leur solidarité avec ceux qu’on appelle désormais les otages de Khimki.
En France, pour le NPA, Olivier Besancenot a assuré son soutien : « Tout a été tenté pour empêcher les manifestations croissantes de l’opinion publique et les actions de protestation : le recours à des militants d’extrême droite pour disperser les piquets des écologistes et des habitants de la ville ; les interpellations illégales des journalistes locaux ; les actions d’intimidation et d’agression contre des rédacteurs de journaux locaux, l’assassinat du metteur en pages de La Concorde civile Sergueï Protazanov. […] C’est pourquoi nous sommes inquiets. Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov doivent être libérés et la répression contre tous les défenseurs des droits sociaux, des libertés et de l’environnement doit cesser. »
Cet été à Khimki, un large mouvement d’opposition s’est élevé contre un projet d’autoroute entaché de corruption, auquel une entreprise française, Vinci, s’est associée (lire Tout est à nous ! n°68). Pour construire cette autoroute, il fallait détruire la forêt de Khimki. Des écologistes et des antifascistes se sont installés dans la forêt au mois de juillet pour s’opposer au projet. Ils ont été attaqués par des néonazis engagés par l’entreprise chargée d’abattre les arbres. La police a regardé les néonazis tabasser les opposants au projet, sans intervenir, puis elle a interpellé les opposants. Face à cela, une manifestation a dénoncé symboliquement la collusion entre les autorités locales, les néonazis et la police. Maxim et Alexeï ont ainsi été arrêtés en représailles par la police, non pour ce qu’ils auraient fait mais pour ce qu’ils sont : des antifascistes qui assument leur engagement et refusent de nier que c’est le nationalisme du gouvernement russe qui donne des ailes à l’extrême droite.