Publié le Jeudi 11 novembre 2010 à 15h12.

Londres anticapitaliste

Dimanche 31 octobre a eu lieu un important colloque national au King’s College of London, une des principales universités londoniennes. Organisé par le réseau Education Activist Network, dont le Socialist Workers Party (SWP) est la principale force d’organisation, et soutenu notamment par le premier syndicat étudiant, le National Union of Students (NCUS), et la section londonienne du syndicat des enseignants du supérieur, l’University and College Union (UCU), ce colloque préparait la manifestation nationale du 10 novembre à Londres, première étape vers une mobilisation espérée d’ampleur contre les coupes budgétaires de 79 % prévues dans le Supérieur. Le public était composé de nombreux délégués étudiants ou enseignants venant de toute l’Angleterre, et environ 400 militants assistèrent avec enthousiasme aux nombreuses prises de parole. Alan Whitaker, le président de l’UCU, puis John Mc Donnell, parlementaire et membre de la gauche du Labour, ont ouvert le colloque avec des discours combatifs qui, espérons-le, n’étaient pas adaptés au public mais sincères. De nombreux ateliers ont aussi eu lieu comme « L’université dans un monde libéral » dans lequel intervenait Stathis Kouvelakis, enseignant au King’s College et membre du NPA.Mais le moment que tous les militants attendaient était le meeting de l’après-midi sur « L’austérité et les résistances en Europe ». Un syndicaliste du métro londonien, en lutte depuis plusieurs semaines contre les suppressions de postes, fut très applaudi avant qu’Alex Callinicos, enseignant au King’s College et dirigeant du SWP, ne fasse le lien entre la crise du capitalisme et les politiques libérales menées partout en Europe. Après les discours d’une étudiante autrichienne sur les occupations des universités en 2009 et d’un étudiant grec sur les grèves contre l’austérité la même année, je fus invité à prendre la parole pour parler de la lutte sur les retraites, des formes d’auto-organisation, des obstacles des directions syndicales, de la solidarité de classe retrouvée et des manifestations nationales à plus de 3 millions. Ce fut un moment important de partage d’expériences et les travailleurs français ont été longuement ovationnés par une salle debout et chantant : « Tous ensemble, tous ensemble ! » Julien Sergère