Publié le Mercredi 18 juin 2025 à 09h00.

Un autre gouvernement, une autre société, vite !

« Ce qui est en gestation, c’est le retour de la démocratie sociale », prétend François Bayrou au jour de la clôture des négociations du « conclave » sur les retraites. Parler de démocratie sociale pour cette comédie de dialogue entre le Medef et trois syndicats, qui s’étire depuis février pour n’aboutir probablement qu’au statu quo sur le départ de l’âge à la retraite… et, surtout, au maintien du Premier ministre à son poste.

« Il fait traîner », souriait un parlementaire macroniste cité par le journal le Monde. Ce qui ne fait certainement pas sourire toutes celles et ceux qui se sont mobiliséEs en 2023 contre la réforme des retraites, contre l’extrême droite et les politiques macronistes avec le NFP en 2024.

Ce François Bayrou, pourtant au cœur de la tempête des violences physiques et sexuelles de Bétharram, aura donc tenu Matignon deux fois plus longtemps que Michel Barnier, en dépit de l’illégitimité de son gouvernement. La politique du fait accompli : nous, on n’oublie pas !

On n’oublie pas que ce gouvernement ne sera évidemment jamais le nôtre ni celui des travailleurEs, mais qu’il n’est pas non plus celui de la majorité de la population.

L’analyse fine du patrimoine des ministres, sur la base de leurs déclarations à la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique), le montre. Quand le patrimoine moyen s’élève à 2,6 millions d’euros nets — le triple du gouvernement Valls il y a 11 ans ! — on peut dire que ce gouvernement est un gouvernement de riches. Il est vrai que Marc Ferracci, ministre chargé de l’industrie et de l’énergie, et Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances, pèsent chacun plus de 20 millions d’euros. Avec un peu plus de 131 000 euros, Manuel Valls fait pâle figure ! Le patrimoine médian est de 1,1 million, alors qu’il était de 660 000 euros pour le gouvernement Borne.

Et l’on ne parle ici que de patrimoine ! Qui sont donc ces gens qui extorquent la représentation nationale ? Qui sont donc ces gens qui nous font des leçons de morale sur le budget alors qu’ils font des cadeaux aux entreprises (de l’ordre de 207 milliards d’euros depuis 2017 et qui manquent aux finances publiques) ? Qui sont ces gens pour qui l’inflation n’est rien ?

Ils ne nous représentent pas. Il est temps que, sur nos lieux de travail, de vie et d’études, nous nous organisions pour prendre les décisions qui nous concernent, afin de sauver de la course aux profits et à la guerre notre humanité et la planète.