Hollande conduit la France dans une guerre sur la base d’un mensonge comme Bush l’a fait avec les armes de destruction massive en Irak, ou Sarkozy en Libye. Une fois l’opération militaire française lancée, dont le but était initialement de bloquer une colonne d’une dizaine de véhicules de djihadistes vers le sud, l’objectif a évolué, puisqu’il s’agit désormais d’éradiquer le terrorisme au Mali.
Le gouvernement français tente de donner un vernis légal à cette intervention, répondant à l’appel du Président malien, un Président élu par personne, contesté par beaucoup de monde, qui a été mis en place par la Cedeao, elle-même dirigée par Alassane Ouattara qui doit son pouvoir à l’armée française…Quant à la résolution de l’Onu 2085, elle parle d’une intervention militaire seulement des troupes africaines.Enfin, l’accord de coopération militaire entre le Mali et la France n’autorise pas une intervention des troupes françaises mais l’interdit expressément. Dans son article 2, il est stipulé que les militaires français « ne peuvent, en aucun cas, prendre part à la préparation et l'exécution d'opérations de guerre, de maintien ou de rétablissement de l'ordre ou de la légalité » et l’article 12 « exclut toute possibilité de stationnement d’unités constituées des forces armées françaises sur le territoire malien ».Alors, la classe politique, dans un beau consensus, argue que si la France est intervenue, c’est parce que c’est un pays ami. Conscients que l’explication est un peu courte, certains nous expliquent que les relations entre la France et le Mali sont historiquement proches et privilégiées. En d’autres termes, si la France peut se permettre d’intervenir en toute impunité c’est parce que le Mali est une ancienne colonie.Pourtant on se rappellera que trois mois plus tôt, Hollande dans son discours à l’Assemblée nationale à Dakar déclarait : « Le temps de la Françafrique est révolu » et plus précisément, « La France apportera un appui logistique. Mais à sa place. C'est dans cet esprit que je conçois la résolution de la crise malienne. »
Conséquences néfastes
Au lieu de protéger les pays voisins du nord Mali, un des buts affichés de cette guerre, cette opération pousse les djihadistes à étendre leur champ d’intervention avec des conséquences dramatiques, comme la prise d’otages du centre gazier In Amenas qui s’est terminée tragiquement. Inédit, même au plus haut niveau de la guerre civile en Algérie dans les années 90.Par contre, les dictateurs africains profitent pour l'instant pleinement de cette crise. Ainsi au Togo, Faure Gnassingbé, qui envoie 500 hommes, peut emprisonner les dirigeants de l’opposition. Quant à Idris Déby, il devient courtisé lui qui est responsable au Tchad, des multiples atteintes aux droits humains et de la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, au prétexte qu’il envoie 2 000 hommes en renfort de l’armée française.La menace d’une crise humanitaire se précise. Les fermetures des frontières empêchent la circulation des denrées alimentaires et bloquent le carburant nécessaire à l’alimentation en eau potable dans les villes. Situation aggravée par l’impossibilité pour les populations de pratiquer les cultures de contre-saison. Enfin dans cette région où les différentes communautés restent divisées, les risques de règlements de compte et de vengeances peuvent engager un cycle de violence.
Pourquoi ?L’enjeu de cette guerre est d’abord de sécuriser les mines d’uranium du Niger dans la région d’Arlit proche du nord Mali, exploitées par la multinationale Areva. Les enjeux sont importants car Areva vient de mettre la main sur le gisement d’Imouraren, un des plus grands du monde.Il est aussi géopolitique. En effet, la politique interventionniste de la France permet de conforter son pré carré africain et ainsi de maintenir sa stature de puissance mondiale avec là aussi des retombées économiques importantes pour les capitalistes. La reconstruction de la Côte d’Ivoire est une aubaine pour les entreprises françaises. Quant à la Libye, il est déjà acquis que la France pourra faire main basse sur une partie de son pétrole.C’est peut-être le général de division Desportes, ancien directeur du CID (Collège interarmées de défense) qui résume le mieux la situation : " Nous ne pouvons pas espérer conserver nos modes de vie et notre prospérité si nous n'allons pas à l'extérieur du territoire national participer à la stabilisation et au règlement des crises…"Paul Martial