Le président du Niger, Mamadou Tandja, au pouvoir depuis dix ans, s’est octroyé, en août, une rallonge de trois ans en dissolvant la Cour constitutionnelle et le Parlement et a organisé, le 20 octobre, des élections législatives, boycottées par l’opposition et où tous les candidats sont ses amis. Face à ce « putsch constitutionnel », des milliers de personnes ont manifesté pour réclamer le départ du dictateur. La France n’a que très mollement protesté car elle a un « partenariat stratégique » avec ce pays où Areva exploite des mines d’uranium sous bonne garde des militaires, dans des zones où les journalistes sont interdits. Pour protéger les exploitations, l’armée réprime la population touareg.
Le Niger va devenir le deuxième producteur d’uranium du monde derrière le Canada et, avec le contrat d’exploitation du nouveau gisement d’Imouraren, la moitié de l’approvisionnement des centrales nucléaires françaises proviendra du Niger.
Comme le dénonce le collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger », cette exploitation entraîne une consommation d’eau importante (25 millions de m3 par an) et la possible contamination radioactive des nappes phréatiques non renouvelables de la région d’Agadez qui assurent la survie depuis des millénaires des populations nomades. Les puits et sources finiront par s’assécher et détruiront l’économie pastorale du pays.
Le collectif demande un moratoire sur la mise en exploitation de la mine tant qu’une étude d’impact indépendante n’aura pas été faite. La population ne bénéficie en rien de cette exploitation de l’uranium. Le pays est en dernière place des pays du monde selon le classement de l’Indice de développement humain. Cela n’empêche pas Areva de déclarer qu’elle « peut contribuer au développement du pays ».