En quelques semaines, le racisme qui gangrène la société américaine s’est révélé à nu, dans toute sa violence meurtrière et cynique. Quelques jours après qu’un grand jury a renoncé à poursuivre le policier blanc qui avait abattu de six balles à Ferguson un jeune noir, Michael Brown, un autre policier blanc, à New York cette fois, vient de bénéficier d’un non-lieu après avoir tué Eric Gardner, lui aussi un Noir. Soupçonné de vente de cigarettes à la sauvette lors de son interpellation en juillet, celui-ci avait été plaqué au sol et étranglé par une technique d’immobilisation censée être interdite dans la police new-yorkaise. « Je ne peux pas respirer » criait l’homme qui en est mort... Le 22 novembre à Cleveland dans l’Ohio, Tamir Rice aussi est mort. Il avait 12 ans et a été abattu par des officiers pensant que son jouet était une arme semi-automatique... Des vidéos ont révélé que les policiers n’avait même pas essayé de discuter. Entre le moment où l’un des officiers sort du véhicule de police et le moment où le jeune est abattu de deux balles, deux secondes se sont écoulées ! Le refus de poursuivre les policiers meurtriers est bel et bien « un permis de tuer un homme noir ». En réponse à la révolte qui a secoué les USA, Obama a promis de tout faire contre ce qu’il appelle la « méfiance grandissante qui existe entre de trop nombreux commissariats de police et de trop nombreuses communautés de couleur ». Hypocrite euphémisme.Obama a été bien incapable de s’opposer au racisme, il l’est encore plus aujourd’hui alors qu’il est discrédité par sa politique qui aggrave les inégalités, développe la misère et la pauvreté qui frappe en premier lieu les 40 millions de Noirs, la fraction la plus exploitée et opprimée de la classe ouvrière américaine. Cela alors que d’immenses et folles fortunes s’accumulent entre quelques mains. Le racisme est l’expression extrême de l’oppression sociale qui va chercher dans les différences de couleur de peau la justification d’une exploitation cynique et barbare. « Pas de justice, pas de paix » crient les manifestantEs blacks et aussi blancs qui se dressent contre la police et l’État. Oui, pas de justice, pas de paix, mais la guerre contre cette absurde et inhumaine société d’exploitation, le capitalisme.
Yvan Lemaitre