L’Anticapitaliste était lundi 14 à la conférence de presse organisée par France Libertés, France Amérique latine, et le Comité de solidarité avec Cajamarca, avec Edy Benavídes.
Edy est le président du Front de défense des intérêts de l’environnement et les droits de l’homme de Hualgayoc-Bambamarca et le porte-parole du commandement de lutte de Cajamarca. Depuis plus de 20 ans, Yanacocha, une multinationale minière qui extrait de l’or au prix de la destruction des fleuves et des lagunes de la région, n’avait pas rencontré d’opposition. Mais, depuis deux ans, les paysans de Cajamarca combattent la déprédation de leurs ressources naturelles.
La résistance paysanne a été à l’initiative de deux grèves générales régionales et d’une Marche nationale en défense de l’eau et de la vie. Les « Rondas campesinas », comités d’autodéfense paysans, se sont établis autour des lagunes pour empêcher Yanacocha de leur voler leur eau. La réponse du gouvernement a été la criminalisation de la protestation et la militarisation de la région. Il y a au moins 40 procédures judiciaires contre les dirigeants du mouvement, et cinq morts et des dizaines de blessés, en conséquence de la répression de l’armée, de la police et des milices privées payées par Yanacocha.
Les paysans de Cajamarca refusent le faux développement proposé par le gouvernement de Humala et par l’entreprise minière. Ils proposent un modèle de développement non extractiviste et respectueux de l’environnement basé sur la pisciculture, l’élevage du bétail et l’agriculture, tel qu’il existait avant le début de l’exploitation minière. « On ne peut pas continuer comme ça » nous dit Edy. « Notre planète est au bord de l’autodestruction. Il faut que surgisse un mouvement mondial pour la défense de la vie, de l’eau et du travail honnête. Une lutte qui renverse l’ennemi de la vie : le système capitaliste. »
Virginia de la Siega