En quelque 30 jours de gouvernement, la présidence de Dina Boluarte au Pérou compte près de 50 citoyenEs, dont de nombreux mineurEs, assassinés par balle par la police ou l’armée…
À la mi-décembre, des manifestations massives et combatives ont envahi les rues et les places des principales villes du Pérou pour s’opposer au coup d’État perpétré le 7 décembre par le Congrès à majorité de droite, qui a destitué le président élu Pedro Castillo et l’a fait arrêter — par le biais du décret de vacance (une sorte d’impeachment). Le Congrès a remplacé Castillo par sa vice-présidente, Dina Boluarte.
Forte répression des mobilisations
Depuis lors, le gouvernement putschiste de Boluarte, soutenu par tous les secteurs bourgeois et réactionnaires du pays, a fortement réprimé celles et ceux qui s’opposent au coup d’État institutionnel, faisant 42 morts et 700 blesséEs, dont 300 policiers.
Autour de cette présidence les oligarchies économique, politique, médiatique péruviennes se rassemblent tandis que la révolte populaire s’étend dans tout le pays et exige que Dina Boluarte démissionne, que le Congrès soit dissout, que des élections générales immédiates soient organisées et que Castillo soit libérée. Un appel à référendum pour une assemblée constituante a été lancée. La CGT péruvienne appelle à la grève nationale le 19 janvier prochain.
Appel à la solidarité
Plus d’une trentaine d’associations et organisations de défense des droits humains du Pérou ont publié un appel à la solidarité le 12 janvier1 dans laquelle elles dénoncent « les violations graves des droits humains au Pérou par le gouvernement de Dina Boluarte. […] » Elles précisent que « les revendications des Péruviens mobilisés dans le sud et les régions du pays dans son ensemble, bien que diverses, sont claires et naissent de l’indignation face au profond malaise et à la remise en cause du modèle de représentation politique et économique. Les mobilisations coïncident sur 4 points importants : l’avancement de nouvelles élections législatives pour 2023 ; la dissolution du Congrès ; l’assemblée constituante pour une nouvelle Constitution ; et maintenant la démission de la Présidente Dina Boluarte. »
Elles demandent « la condamnation par la communauté internationale des droits humains et des instances supranationales qui cherchent à garantir la validité des droits humains et de la démocratie. De cette façon, soutenez la tâche de sauvegarder les droits fondamentaux des Péruviens qui exercent aujourd’hui leur droit de manifester. Nous demandons que la communauté internationale influence l’État péruvien pour qu’il crée de toute urgence et rapidement une commission d’enquête indépendante afin de clarifier les responsabilités dans la mort des 42 personnes, dont malheureusement des mineurs. »
Cette solidarité internationale doit de façon urgente se dresser et s’organiser pour protéger le peuple péruvien face aux menaces contre sa vie et sa liberté !