Hillary Clinton vient d’annoncer sa candidature à la présidentielle américaine de 2016. Elle a immédiatement lancé sa campagne pour lever des fonds. Le coût total de sa campagne pourrait osciller entre 2 et 2,5 milliards de dollars. Depuis 2010, tous les mécanismes de contrôle des dépenses électorales ont disparu. L’argent coule donc sans limite, depuis des entreprises privées, des ONG créées pour l’occasion, etc. Et il en est de même à tous les niveaux électoraux : des élections locales aux élections parlementaires nationales. Cela fait des USA une « ploutocratie », une démocratie par et pour les riches.
Pas étonnant qu’une des premières promesses qu’Obama s’est dépêché d’enterrer est celle qui concernait l’élargissement de la possibilité de former des syndicats dans les entreprises. Quant à la hausse du salaire minimal, ce sont les élus qui bloquent les velléités d’Obama de satisfaire partiellement les revendications portées, notamment, par les salariés des fast-foods depuis des mois.
Le mouvement parti des fast-foods s’étend à d’autres activités connues pour leurs bas salaires comme la garde d’enfants, les soins médicaux à domicile, les professeurs auxiliaires ou le personnel d’aéroport. Mercredi 15 avril, des dizaines de milliers de manifestantEs ont protesté dans 236 villes américaines pour de meilleurs salaires et des droits syndicaux. Sur les pancartes, on pouvait lire « Fight for 15 $ », « Battez-vous pour 15 dollars ». 3,13 millions d’employéEs préparent et servent de la nourriture aux États-Unis, gagnant en moyenne 9,19 dollars de l’heure. À New York, le salaire minimum est actuellement de 8,75 dollars de l’heure, et doit passer à 9 dollars l’an prochain, ce qui restera insuffisant pour vivre correctement.
Hillary Clinton veut se présenter comme la candidate des catégories d’Américains qui souffrent le plus de la croissance des inégalités. Il faudra encore bien des manifestations avant qu’elle ne s’en préoccupe vraiment et que la ploutocratie soit ébranlée.