Les lauréats des écoles normales supérieures marocaines, à qui le gouvernement d’AbdalilahBenkiranea promis le recrutement automatique dès qu’ils terminent la formation, sont dans les rues il y a sept mois pour lutter contre le décret ministériel mettant fin au recrutement direct après la formation. Ils devront désormais passer un autre concours pour refaire la même formation.
Mais des milliers des cadres se sont rassemblés il y a quelques mois sur une place de la capitale avant de prendre la direction du parlement puis le ministère de l’Education. Même si leurs manifestations paisibles étaient pacifiquement organisées, ils se sont surpris par une intervention policière où plusieurs cadres ont été blessés grièvement au dos et à la tête.
Malgré l'interdiction des grévistes, ils ont crié à tue tête "la répression ne me fera pas peur".
Face à l’oubli et l’ignorance de la part du gouvernement, les manifestants ont entamé une grève de la faim de 72 heures devant le parlement le mois dernier. C’est une grève qui a suscité l’implication de plusieurs acteurs politiques, associatifs et syndicaux qui ont porté leur soutien au mouvement des lauréats de ce programme.
Sauf que le gouvernement refuse d’ouvrir un débat pour trouver une issue à la crise, Ces jeunes cadres continuent de protester à travers un sit-in à Marrakech. En outre, les manifestants ont mené une grève de la faim de 96 heures où des centaines des corps ont été flottés. Par conséquent, plusieurs organisations nationales et internationales de défense des Droits de l’Homme se sont intéressées à la cause de ces jeunes diplômés-chômeurs.
De sa part au lieu de les inviter à trouver une solution à leur cause, Rachid Belmokhtar ministre de l’Education Nationale vient d’inventer un nouveau décret (recrutement par contrat à durée déterminée de deux ans) visant l’embauche de 11000 enseignants pour combler le manque dans l’enseignement public. Unanimement, un tel recrutement est jugé précaire et vise la destruction de l’école publique, d’après les représentants des cinq plus grands syndicats du pays qui ont déclaré leur refus total dans la mission télévisée MOUATEN LYAWM sur la chaîne nationale MEDI 1 TV.
Une contestation de plus en plus bruyante. Les cadres éducatifs, lauréats des ENS, enseignants, étudiants, lycéens et jeunes étaient majoritaires dans le cortège.
«Belmokhtar, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue ! T'as tort, contrat fera pas l'affaire» «Manifestation générale, jusqu'au retrait total de ce décret !» « stop, touche pas à notre dignité ! On veut vivre libres et égaux !» Les slogans ont fleuri le 17 octobre dans la manifestation à Marrakech contre le travail par contrat; loi jugée précaire et discriminatoire. Ils étaient plusieurs milliers à manifester dans les rues de la ville Ocre.
Le mouvement prend d’ampleur, à l'occasion de la Cop 22, les cadres ont fait appel aux touristes et à la presse internationale."Nous sommes prêts, et nous irons jusqu'au bout". Nous continuons notre sit-in à la célèbre cour Jamaâ elfna". "Nous déclarons au ministre de l’éducation que nous rejetons cette offre d’emploi en boycottant le concours de recrutement qui aura lieu le 25 et 26 novembre 2016". Comme l'affirme le Conseil National du Programme Gouvernemental 10000 cadres pédagogiques sur sa pancarte.