70 000 morts, des villes « libérées » bombardées par l’aviation et des SCUD, 4 millions de déplacéEs et un million de réfugiéEs : la situation est d’autant plus dramatique que la capacité de destruction de la dictature reste immense…L’aide promise par les pays « amis » du peuple syrien est minime au regard de celle, importante, du Qatar et de l’Arabie saoudite aux islamistes qui tentent de transformer la révolution en conflit « confessionnel ». Cette tentative initiée par le régime a échoué grâce à la majorité du mouvement révolutionnaire et de l’Armée syrienne libre (ASL) qui dénonce le manque de moyens militaires et financiers.Survient la déclaration des gouvernements français et britannique en faveur de l’armement de « l’opposition armée » non djihadiste. L’UE n’a pas encore suivi cette demande qui a déclenché un tollé dans la gauche. Les motivations de ces gouvernements ont évidemment peu à voir avec des considérants humanistes…Contre l'ingérenceLa résistance a besoin d’armes antiaériennes et antichars pour renverser la dictature en temps et coûts humains moindres, mais elle refuse aussi toute intervention ou ingérence. Pour preuve, les déclarations des 21-22 mars de Moaz Alkhatib, président démissionnaire de la coalition nationale soutenue par les pays occidentaux, l’Arabie saoudite et le Qatar, reflètent cette volonté d’indépendance à laquelle nul – excepté les djihadistes – n’ose déroger : « Des puissances étrangères financent et utilisent les groupes extrémistes dans un objectif contraire aux intérêts de notre pays ». « Que la Russie et les USA cessent d’interférer dans les affaires intérieures des Syriens » car ils « ne sont pas un terrain d’expérimentation ». Il a appelé les « États qui soutiennent les terroristes avec des millions de dollars à retirer ces groupes du pays ».L’aide militaire inconditionnelle aux résistants démocrates et laïques, la majorité, est nécessaire pour une issue progressiste rapide de la révolution. N’oublions pas que le refus du gouvernement Blum d'armer les républicains pendant la guerre civile en Espagne de 36-39a eu comme conséquence 400 000 morts et une dictature féroce du « caudillo », de même envers les combattants communistes pendant la guerre civile en Grèce qui a abouti à la dictature des généraux et 150 000 morts. Alors oui à l’armement inconditionnel des forces progressistes et démocratiques.Ghayath Naisse
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