Nous publions un communiqué du Courant de la gauche révolutionnaire, groupe de militants marxistes révolutionnaires syriens à l’intérieur et l’extérieur de la Syrie. Il s’est déclaré publiquement en octobre 2011, adopte un document programmatique intitulé « le programme de transition de la gauche révolutionnaire en Syrie ». En janvier 2012, ce groupe a sorti son premier journal mensuel, la Première Ligne. Il a également participé au débat en syrie ces deux derniers mois en vue de la création d’une coalition démocratique, laïque et sociale.Depuis la fin du mois dernier, la machine à tuer et à détruire de la clique au pouvoir s’est accélérée, avec la proposition du plan arabe qui a exigé le retrait du tyran en faveur de son vice-président, en effet les forces militaires et les milices ont envahi nombre de villes et de villages. Ce régime sanguinaire a tiré profit des interminables discussions du Conseil de sécurité – que les gouvernements russe et chinois ont empêché, en utilisant leur véto, d’adopter une résolution le condamnant – pour déclencher l’attaque sauvage et prédatrice de quartiers de la ville de Homs. Elles y ont perpétré un nouveau massacre abject les 3 et 4 février, qui vient s’ajouter à la longue liste des massacres des masses populaires révolutionnaires et déterminées. La barbarie du régime au pouvoir exige une condamnation ferme des forces et consciences vives éprises de justice et de liberté, ces dernières devant appeler à engager des poursuites contre les auteurs des crimes. En dépit des souffrances énormes et des sacrifices consentis par les masses, ce régime assassin a essuyé un cinglant échec lorsqu’il a voulu écraser la révolution et briser la volonté du peuple révolutionnaire.
Les masses populaires, de par leur formidable révolution, écrivent les lignes des pages les plus prestigieuses de l’histoire de l’héroïsme, de l’abnégation, du courage et de l’honneur qu’il y a à affronter l’un des pires régimes de la région, en termes de meurtres et de terreur. Elles savent par intuition et par expérience que les régimes concernés par le dossier syrien, ne le sont qu’à travers le prisme de leurs intérêts égoïstes étroits ou à long terme, et ne sont pas mues par les sacrifices et les souffrances du peuple syrien. Les masses ne comptent que sur leurs propres forces et leur volonté qui forceront le régime sanguinaire de la famille Al Assad à tomber. Et elles savent aussi que plus les masses participent à la révolution en atteignant les indécis et les peureux, plus se lèvent et s’étendent les forces du mouvement révolutionnaire brandissant la bannière de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale, plus se renforce le support à même d’empêcher de sombrer dans l’ornière ou le marigot confessionnels vers lesquels les poussent le régime en chute libre d’oppression d’Al Assad et les forces de la contre-révolution. Si cela se concrétise, alors le processus révolutionnaire aura soulagé les souffrances et les sacrifices et précipité la chute du régime et s’offriront alors des perspectives d’édification d’une Syrie nouvelle libre, démocratique et plurielle, basée sur l’égalité entre tous les citoyens, sans discrimination de genre, de race ni de religion.
Nous devons empêcher que se répètent les massacres de Homs et tous les autres, perpétrés par la clique au pouvoir. C’est pourquoi nous faisons savoir à ce régime pourri qu’il affronte le peuple syrien dans toutes ses composantes et non pas des quartiers de villes ou une ville par ci et un village par là. Nous lui rétorquons que ce qui va continuer en tous lieux est que celui qui affronte la dictature (laquelle n’a pas de couleur confessionnelle restrictive propre), ce sont tous les Syriens et les Syriennes dans leur combat formidable pour la liberté. Et c’est bien la raison pour laquelle le régime à échoué à briser le mouvement révolutionnaire, et ce, d’autant plus sur une base confessionnelle, et que l’énergie révolutionnaire qui le rejette s’en est trouvée accrue. Et il continuera d’échouer sur ce plan car le peuple syrien est un et uni dans son combat contre la clique au pouvoir.
La grève générale déclenchée à la fin de l’année dernière, même si elle est restée limitée, a prouvé qu’elle pouvait paralyser les leviers économiques et militaires du régime et elle a contribué à stimuler la conscience politique des révolutionnaires. Aujourd’hui, alors qu’un mouvement de désobéissance civile de trois jours a été annoncé en protestation contre le massacre de Homs, nous n’appelons pas seulement tous les militants de gauche à y appeler et à y participer effectivement mais nous les appelons aussi à suivre et à concrétiser les mouvements de grève (par des revendications politiques, économiques et sociales), la désobéissance civile et à y faire adhérer toutes les forces révolutionnaires qui sont les seules à même de paralyser les leviers matériels du régime, et la sauvagerie de sa répression.
Militants révolutionnaires Syriens, poursuivons l’extension des mouvements de grève et d’insoumission pour paralyser ce régime sanguinaire par nos luttes communes, par la seule énergie du peuple révolutionnaire de Syrie, qui est illimitée, et poursuivons la construction des comités et des conseils locaux d’autogestion des affaires des masses révolutionnaires, car régime dictatorial est vacillant, en dépit de ses allégations fallacieuses quant à son infaillibilité.
La solidarité, l’unité du peuple syrien et sa résistance héroïque, nous rendront possible de faire tomber le régime de la famille Al Assad.
Travailleurs, paysans, étudiants, chômeurs et fonctionnaires, opprimés et torturés de Syrie,tous ensemble vers la grève générale de masse au plan national, gloire aux martyrs de la révolution, victoire au peuple syrien, uni, uni…
Damas, le 5 février 2012