Pour marquer les trois ans de leur soulèvement, les révolutionnaires syriens ont rappelé que celui-ci s’inscrit dans les processus de la région, en donnant au vendredi 14 mars le slogan : « C’est une révolution populaire, et non une guerre civile ! ». Malgré les assassinats et les destructions massives provoquées par le régime Assad d’un côté, et l’oppression des forces réactionnaires islamistes de l’autre, le peuple syrien lutte toujours pour ses objectifs initiaux : la démocratie, la justice sociale et le refus du communautarisme.
De nombreuses manifestations populaires ont eu lieu à travers toute la Syrie ce 14 mars, tandis que divers événements étaient organisés dans les régions libérées pour célébrer le troisième anniversaire de la révolution.
Trois ans de révolutionDans le cadre de la campagne « nous résistons malgré la violence du régime », des militantEs ont distribué à Alep des flyers dans les quartiers encore sous le contrôle du régime. Dans les territoires libérés de cette ville ont été organisées une pièce de théâtre retraçant ces trois années, des expositions de photos et dessins en mémoire des martyrEs, et la réalisation de fresques dans de nombreux quartiers sur le thème « les murs racontent les histoires de la révolution ». Dans la région d’Idlib, cette commémoration comprenait aussi une manifestation avec des chansons, la décoration des murs, une pièce de théâtre, etc.Auparavant, le 8 mars, le groupe « initiative des femmes syriennes », qui défend un État démocratique et pluraliste dans lequel les droits des femmes seront garantis, a lancé une campagne pour que la révolution mette en avant les droits des femmes. Et pour la commémoration des dix ans de l’Intifada kurde, le 12 mars, des manifestations ont eu lieu dans les villes à majorité kurde (Amouda, Efrin, Qamichlo...). L’occasion de nombreux messages de solidarité en faveur de la révolution syrienne.
Le régime meurtrier et ses alliésLa révolution syrienne n’est pas morte, mais ses ennemis se renforcent. Le premier est sans conteste la machine à tuer du régime, dont les crimes contre l’humanité ne cessent d’être mis en lumière : récemment sont parvenues les images atroces des 11 000 suppliciés des prisons de Damas avant août 2013, morts sous les tortures et la faim… Rappelons que seule l’assistance politique, militaire et économique de ses alliés – la Russie, l’Iran, le Hezbollah et autres milices communautaires – permettent à Assad de se maintenir, et de reprendre du terrain, comme récemment la ville stratégique de Yabroud.Le second ennemi, les forces islamistes réactionnaires qui montent et veulent un État islamique – soutenues financièrement par les monarchies du Golfe en opposition totale avec les objectifs de la révolution – s’attaquent aux militantEs révolutionnaires et s’appuient, tout comme le régime, sur le communautarisme, pour diviser les SyrienEs.Parallèlement, la dernière conférence de Genève 2 a montré que la volonté des puissances impérialistes et régionales, ayant refait de Assad un interlocuteur pour le contrôle des armes chimiques, est de parvenir à un accord sur une transition politique négociée (une solution « yéménite »), qui maintiendrait la structure du régime tel quel dans l’intérêt supérieur de la « lutte contre le terrorisme ».Mais les révolutionnaires syriens savent que le régime n’acceptera que sa victoire totale, et refusent de se soumettre, comme le symbolise cette bannière sur laquelle on pouvait lire : « 3 ans de faim et de souffrances, mais 3 ans de fierté et de dignité ».
« Pour une solidarité internationaliste » !Face à cette situation, la mobilisation populaire internationale est plus que jamais indispensable. Ainsi, le samedi 15 mars dernier, des initiatives de solidarité avec le soulèvement et contre la répression du peuple syrien étaient organisées dans de nombreuses villes de France et du monde. Essentielles mais encore trop faibles, ces initiatives doivent absolument être consolidées.Dans ce contexte, le Courant de la gauche révolutionnaire en Syrie, malgré ses faibles moyens, continue son combat au côté du peuple révolutionnaire tant au niveau civil que militaire. Il a fondé « les Factions de la libération du peuple » pour se joindre à la résistance militaire, et a lancé un appel « à toutes les forces de la gauche et du socialisme dans notre région comme dans le monde entier pour une solidarité internationaliste au plus haut niveau (solidarité ferme et intègre). Car, l’avenir de notre révolution aura une importance certaine dans l’évolution des processus révolutionnaires dans notre région et même plus loin encore».
Joseph Daher et Jacques Babel
Pour l’aide financière et le communiqué du Courant de la gauche révolutionnaire en Syrie : http ://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/04/25/solidarite-avec-la-revolution-syrienne-et-solidarite-avec-la-gauche-revolutionnaire-en-syrie