José Mujica a été élu président de l’Uruguay, dimanche 29 novembre, battant son rival de droite, Luis Alberto Lacalle. Ancien guérillero des Tupamaros, il a fait quatorze ans de prison et a subi la torture sous l’ancienne dictature militaire. Il se présentait à la tête d’un Front élargi allant des anciens Tupamaros aux démocrates-chrétiens de gauche, en passant par les communistes et les socialistes.
Il succède au président Tabaré Vasquez, élu en 2004 à la tête de la même coalition. La politique menée par ce premier président de gauche a, comme celle de Lula, pris certaines mesures contre la pauvreté tout en respectant le cadre capitaliste libéral mondial (remboursement de la dette au FMI, privatisations, soutien au patronat). La loi de 1986, renonçant à poursuivre les militaires pour leurs crimes passés, n’a pas été remise en cause.
Le nouveau président veut agir dans cette continuité social-démocrate mais, d’origine modeste, il se présente aussi comme le « président des pauvres ». Un de ses engagements est de légaliser l’avortement.