Le gouvernement d’Obama vient de faire un saut dans sa politique d’agression du Venezuela. Le 9 mars, « Moi, Barack Obama, je considère que la situation au Venezuela constitue une menace pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis », a déclaré le Président des États-Unis.
Celui-ci vient aussi de signer un décret imposant des sanctions à sept hauts fonctionnaires vénézuéliens accusés d’avoir violé les droits de l’homme. Dans un passé récent, des pays comme l’Iran, la Birmanie, la Russie ou la Syrie ont aussi été traités de cette manière. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de cette décision, même si une intervention militaire ne semble pas à l’ordre du jour.Par ailleurs, l’Europe et le gouvernement français viennent de prendre le même train à leur manière. Le 12 mars, le Parlement européen a demandé la liberté des « prisonniers politiques » en condamnant le gouvernement Maduro. Le PS français a voté cette résolution. De son côté, Felipe Gonzalez a été nommé avocat de ces prisonniers avec l’accord du gouvernement Rajoy. La droite et la gauche s’accordent sur cette intervention, au nom bien entendu des « droits de l’homme ». Au final, Total et Repsol ont les mêmes intérêts...Nous condamnons avec fermeté et sans condition cette intervention impérialiste et la complicité de notre gouvernement. L’Amérique latine n’est pas l’arrière-cour des USA.
Une crise généraleLa crise au Venezuela est un maillon de la crise d’ensemble des gouvernements nationalistes et progressistes de l’Amérique latine (Brésil, Argentine, Venezuela, Équateur, Bolivie). Et le régime de Maduro est particulièrement touché. Le pays connaît une inflation proche de l’hyper-inflation, et dans le même temps une pénurie alimentaire et de toutes sortes de produits. Le salaire réel et les conditions de vie de la population se dégradent. La chute du prix du pétrole a accéléré l’absence de contrôle des mécanismes économiques par le gouvernement. La fuite des capitaux entre 2003 et 2013 est estimée à 150 milliards de dollars, sur la base de la différence entre marché noir et marché officiel du dollar. Une bourgeoisie parasitaire s’est enrichie, et le gouvernement s’est refusé à la nationalisation de la banque et du commerce extérieur.Le chavisme a essayé de redéfinir les relations avec l’impérialisme sur la base d’une autonomie élargie et des accords avec les autres gouvernements de l’Amérique latine. Les collisions avec Washington ont été dures. Une partie croissante des classes dominantes s’est affrontée avec le gouvernement (même en faisant des affaires) parce que il se montre incapable d’un minimum de stabilité. Et les élections de septembre prochain risquent de n’apporter aucune solution politique à la crise.
La seule réponse est la mobilisationPour l’instant, la réponse du gouvernement Maduro à l’offensive impérialiste et bourgeoise a été bureaucratique. Il a demandé des lois qui devraient lui permettre de gouverner par décret, et a répondu aux manifestations de rue de l’opposition par la répression. Ce n’est pas ce chemin qui peut permettre de défaire la droite. Les courants de la gauche critiques du gouvernement comme Marea Socialista, soulignent qu’un programme économique d’austérité est en préparation. Le mouvement ouvrier est aussi réprimé.Le gouvernement d’Obama continue ses négociations avec Cuba, en même temps qu’il frappe le Venezuela. Tant dans le pays que dans toute l’Amérique latine, seule la mobilisation populaire pourra arrêter l’agression impérialiste. Notre orientation est claire : solidarité contre l’agression impérialiste, mobilisation ouvrière et populaire ; luttons contre la crise capitaliste, pour le socialisme.
Marcelo N.