Depuis sa prise de fonction à la présidence des États-Unis, Donald Trump a mis fin aux financements de l’ONUsida, de l’aide au développement consacrée à la lutte contre le VIH ainsi qu’aux programmes de recherche médicale. En Europe, plusieurs gouvernements ont déjà réduit les subventions pour les projets internationaux liés à la santé sexuelle et à la lutte contre les IST (infections sexuellement transmissibles). Alors que les chiffres sont toujours aussi alarmants (1,3 million de contaminations au VIH en 2023), ces décisions sont irresponsables.
La fin des financements américains met en péril la survie de nombreuses associations communautaires luttant contre le VIH, partout dans le monde. De manière très concrète, ces associations devront arrêter leurs actions de prévention, de dépistage et de soins. L’arrêt de ces activités va toucher de manière disproportionné les populations des pays dits du Sud où les systèmes sont dépendants de l’aide internationale, en particulier les personnes LGBTI+ et les travailleurEs du sexe. Alors que des progrès avaient été réalisés dans l’accès aux traitements antirétroviraux grâce à la mobilisation des acteurs communautaires et associatifs, des millions de personnes vivant avec le VIH craignent de voir leur traitement cesser en Afrique.
Aux États-Unis aussi, les programmes de recherche et les essais cliniques pour de nouveaux traitements contre le VIH sont mis à l’arrêt et en conséquence des millions de vies sont menacées.
Face à ces politiques nationalistes, racistes et réactionnaires, il est plus qu’urgent de continuer à revendiquer l’accès aux matériels de prévention et aux traitements pour touTEs.
L’histoire de la lutte contre le VIH nous enseigne que chaque victoire a été arrachée par la lutte des premierEs concernéEs. Comme le disait Simone de Beauvoir pour les droits des femmes « n’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise, politique, économique ou religieuse pour [qu’ils] soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis ». Il est aujourd’hui crucial de construire et soutenir les mobilisations partout où elles se trouvent pour surmonter ces attaques sur la santé publique.