Après la réussite du 9 mars et des assemblées générales sur les facs et les lycées qui l’avaient préparé, la mobilisation se poursuit...
Au côté des syndicats dits « réformistes » comme la CFDT, le gouvernement tente de nous faire croire que le projet est en train d’être modifié. Sous la pression de la rue, ils ont dû reculer sur la mesure concernant les apprentis et « aménager » la question du plafonnement des indemnités (qui ne sera plus qu’indicatif… jusqu’à ce que la jurisprudence fasse force de loi…). En réalité, la logique du projet de loi reste la même, et 90 % des mesures se maintiennent. Et de cela, les étudiants et lycéens ne sont pas dupes !
Une colère qui vient de loin
Sur de nombreuses universités, des comités de mobilisations issus des AG ont commencé à émerger, rassemblant parfois jusqu’à une centaine de personnes devenues désormais des militantEs de la mobilisation. Dans certaines universités, des occupations de salles sont organisées, comme à Tours, à Dijon, à Paris 8. Sur cette dernière université, qui s’installe comme l’université la plus mobilisée et la plus structurée dans la mobilisation, des départements sont en grève, les cours sont annulés ou transformés en « cours alternatifs ».
Sur les lycées parisiens, les lycéens font revivre les meilleures traditions d’auto-organisation. Malgré les difficultés liées à la pression des proviseurs ou des parents, des AG sont organisées, comme à Hélène Boucher (Paris 20e) où les lycéens ont réussi à imposer à la direction de leur accorder la plus grande salle du lycée pour une AG qui a réuni plus de 150 lycéens et a débouché sur un appel aux autres lycées à se mobiliser ce jeudi 17 mars « pour que la peur change de camp »...
Si la mobilisation prend, c’est qu’une colère, trop longtemps muette, est en train de se libérer. Une colère contre la politique du gouvernement depuis 2012, et contre les espoirs et désormais les désillusions suscitées par l’élection d’un président « de gauche ». C’est ainsi qu’on peut expliquer notamment le fait que la revendication centrale de la mobilisation est le retrait pur et simple du projet de loi, et que même les manœuvres et les négociations à Matignon n’ont que peu de prise sur les étudiants et lycéens mobilisés. Une colère aussi, plus profonde encore, contre la souffrance au travail, contre les emplois précaires, contre les salaires de misères. Une colère enfin, spécifique à la jeunesse, contre le mépris des discours gouvernementaux qui expliquent que les jeunes n’auraient pas « compris » le projet de loi, contre les négociations qui se font sur leur dos pour n’obtenir que de sois-disant « aménagements » qui ne change rien au contenu de la loi, et contre l’avenir qui leur est proposé, entre chômage et surexploitation. En ce sens, ce n’est pas un hasard qu’un des slogans du cortège des facs lors de la manifestation du 9 mars ait été « Hollande, Valls et Macron, on sera jamais de la chair à patron ! »
Ne rien céder aux manœuvres gouvernementales, construire la grève
Cette colère va devoir s’exprimer dans la prochaine journée de manifestation ce jeudi 17 mars. Mais elle ne doit pas s’arrêter là. Déjà, des universités discutent des suites : le 22 avec la fonction publique, le 24 à l’occasion de la présentation du projet de loi, le 31 avec l’ensemble des travailleurs appelés à se mobiliser par les grandes centrales syndicales. Ces journées sont centrales pour pouvoir rassembler étudiants, lycéens et travailleurs, autour d’un même rendez-vous : même jour, même lieu, même heure. Le jeudi 31 mars doit devenir une journée de grève générale, de tous les secteurs, contre la politique antisociale du gouvernement. Pour gagner, et c’est possible, travailleurs, étudiants et lycéens doivent marcher d’un seul pas. Les délégations étudiantes, organisées dans certaines facs mobilisées pour aller à la rencontre des travailleurs du quartier ou de la ville, sont un bon signe pour aller vers la victoire.
Pour construire sur la durée, il va falloir construire la grève dès maintenant dans nos facs et nos lycées. Malgré les pressions universitaires ou parentales, il va falloir cesser les cours. C’est le seul moyen pour libérer du temps pour aller convaincre nos camarades de classe de rentrer dans la mobilisation, pour aller convaincre les professeurs et les personnels, pour se lier avec les autres universités ou les autres secteurs mobilisés. Pour ne pas rester isolés, pour tenir sur la durée, pour aller convaincre les derniers hésitants, il va falloir construire la grève, et la faire s’exprimer activement jour après jour.
Pour se coordonner et trouver ensemble nos méthodes de lutte, toutes les facs mobilisées sont appelées à une coordination nationale ce samedi 19 mars, à l’université Paris 8, où se retrouveront des mandatés de chaque assemblée générale. En avant !
CorrespondantEs du NPA Jeunes