Depuis 1997, a lieu chaque année la marche des personnes trans, intersexes et de toutes celles et ceux qui les soutiennent. Initialement appelée Existrans, puis renommée ExisTransInter en 2019 pour mieux mettre en valeur les revendications intersexes, la manifestation est un grand moment revendicatif des luttes trans et inter en France.
Partout à travers la planète, l’offensive réactionnaire anti-trans en cours depuis plusieurs années s’intensifie. Aux États-Unis, des centaines de propositions de loi transphobes ont été adoptées dans les assemblées des États ces dernières années. L’arrivée au pouvoir de Trump a accéléré cette dynamique anti-trans et réactionnaire. Au Royaume-Uni, la Cour suprême a réduit la définition légale de « femme » à un pseudo « sexe biologique » (que la Cour elle-même est bien incapable de définir), décision soutenue par un gouvernement travailliste qui a maintenu une interdiction d’accès aux démarches de transition pour les personnes trans mineures. En France, la proposition de loi Eustache-Brinio, qui vise à interdire les transitions des mineurEs au profit de thérapies de conversion, a été votée au Sénat en mai 2024, après des années de progression du mouvement anti-trans dans le pays.
Résister et gagner de nouveaux droits
Il y a donc plus que jamais urgence à se mobiliser, non seulement contre les attaques mais aussi pour inverser la tendance et obtenir de nouveaux droits ! En juillet, la Haute Autorité de santé publiait ses recommandations pour la prise en charge des personnes trans adultes, actant la dépsychiatrisation des parcours et reconnaissant l’autodétermination. Mais les groupes anti-trans n’ont eu de cesse de faire pression sur l’autorité publique, et les recommandations pour les personnes trans mineures ont été repoussées à plus tard. Dans le même temps, la loi Eustache-Brinio peut encore être discutée à l’Assemblée nationale.
L’urgence d’une mobilisation massive et unitaire
Pour bloquer les anti-trans et leurs attaques, nous avons besoin d’une mobilisation massive et unitaire de tout le mouvement social, en soutien aux associations trans et inter, avec les organisations LGBTI, les collectifs féministes, les syndicats et les partis, en défense des personnes trans et intersexes et de leurs revendications. Cette mobilisation doit être l’occasion d’aller gagner de nouveaux droits, en premier lieu le changement d’état civil libre et gratuit sur simple demande (comme ça se fait en Irlande, en Espagne ou en Allemagne), l’arrêt des mutilations des personnes intersexes, la PMA vraiment pour toutes et tous, le remboursement de tous les frais liés à la transition, des investissements massifs dans la santé et la recherche pour une prise en charge et des traitements répondant aux besoins de toutes et tous…
Rendez-vous donc pour marcher à l’ExisTransInter, ce samedi 18 octobre à partir de 14 h au départ de la place de la République à Paris.
Awena Connolly