L’objectif des états généraux qui se sont tenus à Avignon du 13 au 15 novembre était de rassembler les composantes du mouvement LGBTI autour d’un manifeste afin de construire des perspectives après les mobilisations sur le mariage pour tous.
En effet, au vu des reculs sur la PMA et les droits des trans, les organisateurs des états généraux souhaitaient fixer des priorités pour les années à venir, dont celle de « travailler au plus près des parlementaires pour œuvrer à la reconnaissance juridique de toutes les familles et faciliter la vie des personnes trans », et fédérer le mouvement LGBTI tout en développant des relations avec les organisations progressistes (partis, syndicats, etc.).
250 individus et 100 associations ont signé ce manifeste. Parmi les associations signataires/présentes, il y avait des représentants de centres LGBTI, des associations locales diverses, quelques grandes associations nationales (comme Le Refuge), des associations organisatrices des marches des fiertés en province. Le collectif Oui Oui Oui, un des groupes les plus militants et visibles sur la question de la PMA et des droits des trans était également présent. Le NPA était la seule organisation présente au titre de son militantisme politique, et non associatif.
Ras-le-bol des trahisons du PS
De manière générale, il est ressorti une grande colère contre les trahisons du PS et de l’Inter-LGBT, qui ont été directement interpellés. La légitimité de « direction » autoproclamée de l’Inter-LGBT a été largement remise en cause, et ses représentants présents aux états généraux ont été malmenés politiquement et mis en difficulté.
Des militantes ont rappelé que, lors de sa campagne pour les régionales, le PS mettait en avant le mariage pour tous dans son bilan, essayant d’instrumentaliser nos luttes à des fins électorales. Le ras-le-bol vis-à-vis du PS et de ses multiples trahisons était donc clairement palpable, ainsi que l’envie de reconstruire un mouvement LGBTI militant.
Ça ne fait que commencer
Ces états généraux n’ont pas permis de ressortir avec une nouvelle structuration du mouvement LGBTI au niveau national. Il n’en est pas non plus ressorti une stratégie claire et une plateforme de revendications minimales, cela même s’il semblait y avoir au minimum un large accord sur la question de la PMA et des droits des trans.
Mais cette première rencontre a permis l’enclenchement d’un processus qu’il faudra suivre lors des mois et années à venir. Le fait de nous réunir dans une sorte de grande assemblée générale nationale a permis de mettre en lien des militantEs jusque-là isolés et qui subissaient lourdement le poids de l’arrêt des luttes après celles du mariage pour tous.
Une part importante des interventions ont abordé la question des Marches des fiertés et de la nécessité de leur coordination à travers un message politique clair et national. Les interventions laissaient ressortir un refus que le message qui ressorte des marches de 2016 soit un appel à voter pour le PS, les remerciant pour le mariage pour tous.
Il y avait un large accord pour dire que ces états généraux devaient se prolonger lors d’une seconde édition permettant d’approfondir les débats et d’aller plus loin. Une affaire à suivre.
CorrespondantEs