Après l’ouverture du mariage aux couples de même sexe l’an dernier, ouverture qui a mis fin à une discrimination légale, on aurait pu croire que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres, allaient rentrer chez eux et elles en vouant un culte au PS. Il n’en est rien, et les Marches des fiertés 2014 s’annoncent plus combatives que jamais !
Un seul droit, ça ne suffit pas ! L’accès au mariage n’était pas, et de loin, la seule revendication des LGBT. Au niveau des questions familiales, l’adoption reste en pratique toujours difficile à obtenir. Quant à l’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, le gouvernement, après l’avoir promise pendant la campagne électorale puis reportée aux calendes grecques, l’a définitivement enterrée en février, provoquant la colère des lesbiennes et des bisexuelles. Des femmes ayant eu recours à une PMA à l’étranger se sont depuis vu refuser l’adoption de leur propre enfant, au motif de fraude. Cela a donné naissance dernièrement à la publication en Une du journal Libération d’un « Manifeste des 343 fraudeuses » ayant effectué une PMA hors des frontières françaises (en référence au « manifeste des 343 » ayant eu recours à l’IVG, alors illégale).Les droits des trans sont toujours au point mort. Enfin, les baisses des subventions aux associations de lutte contre le VIH/SIDA et les reculs sur l’éducation contre le sexisme et l’homophobie achèvent de prouver que le Parti socialiste n’a plus l’intention de soutenir les LGBT.
Entre les LGBT et l’extrême droite, le PS a choisiL’explosion des scores du FN et la multiplication des agressions ne peuvent être expliquées sans tenir compte de la libération de la parole homophobe l’an dernier, avec la complaisance des médias et du gouvernement. Ce dernier, après avoir reçu des responsables religieux et la Manif pour tous, a reculé sur l’enseignement de la notion de genre comme construction sociale, cédant aux théories complotistes homophobes et sexistes de l’extrême droite et contribuant à les légitimer. Les violences homophobes explosent, et le PS continue à se préoccuper davantage de gratter des voix à l’extrême droite. C’est un choix politique qui trace une ligne claire.
Une échéance politique majeureEn toute logique, dans le mouvement LGBT, le discours contre le gouvernement se radicalise. Les Marches des fiertés 2014 voient ainsi la multiplication de demandes d’exclusion du PS des cortèges. Elles mettent en avant la question de la PMA et celle des droits des trans, c’est-à-dire les axes politiques et de critique frontale des choix gouvernementaux. Les Marches des fiertés constituent des échéances de masse, avec des centaines de milliers de personnes, qui ne viennent pas seulement pour la musique mais aussi et surtout pour les revendications. La volonté de se mobiliser pour continuer à exiger l’égalité des droits est toujours très forte dans le milieu LGBT. L’enjeu est donc de contribuer à structurer cette combativité ambiante, de lui donner des perspectives, en convaincant largement que se battre pour les droits des LGBT, c’est se donner les moyens de construire une solidarité d’ensemble contre toutes les oppressions et contre le système qui les alimente. Le NPA prépare et participe aux Marches, en y portant des axes revendicatifs précis : l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, la présomption de parenté systématique, le changement d’état civil sur simple demande, mais aussi des budgets à la hauteur des besoins pour les associations luttant contre les MST/IST/VIH, contre les LGBTIphobies, ainsi que pour la création de places en foyers d’accueil pour les LGBTI, et enfin la mise en place d’une véritable éducation contre le sexisme et l’homophobie.
CorrespondantEs
Les Marches des fiertés ont commencé le 17 mai et se termineront le 19 juillet. À Paris, la Marche se déroulera le samedi 28 juin, départ 14 h de Luxembourg.