Publié le Mardi 2 mars 2010 à 09h39.

Le logement en Ile-de-France : les propositions du NPA

Point n’est besoin d’empiler chiffres et statistiques pour faire le constat essentiel et évident : manque criant de logements, et de logements accessibles à la majorité des demandeurs.

 

Le chiffre de 382 000 demandeurs de logement social en 2008 n’est qu’un des indicateurs de l’immense détresse.

Face à cela, on constate (entre autres) :

 

- Un très grand nombre d’immeubles et de logements vacants,

 

- De nombreux programmes de construction d’immeubles de bureaux, alors que la demande a déjà chuté de plus d’un quart par rapport à 2008,

 

- La démolition de logements sociaux en bon état dans le cadre de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine),

 

- Des logements insalubres, dangereux, aux loyers plus chers que des HLM,

 

- Le désengagement persistant de l’État, qui privilégie l’aide à l’investissement privé (loi Scellier) et les logements collectifs type PLS ou PLI (qui ne sont accessibles qu’à moins de 20 % des demandeurs),

 

- 15 millions d’euros dépensés par la ville de Paris pour des hébergements en « hôtels sociaux ».

 

Notre objectif :

 

Le logement doit être, sur le modèle de l’éducation, un droit garanti égal pour tous. 

Et donc sortir de la logique de spéculation, qui cause le tableau aberrant ci-dessus : il suffirait juste de faire le contraire de ce qui existe…

 

Nos propositions :

 

- Arrêt immédiat de l’ANRU, et affectation des budgets à des constructions et réhabilitations - sans obliger les communes à présenter un programme de démolition pour obtenir des subventions (destruction-reconstruction : 190 000 € par logement ; réhabilitation : 26 000 €). De plus ces programmes font disparaître beaucoup de F4 et F5 et en Ile-de-France, comme dans toute la France, aucun de ces programmes n’a visé des immeubles insalubres.

 

- Logement insalubre : il faut accélérer les procédures d’expropriation des propriétaires marchands de sommeil ; plutôt que des les contraindre (difficilement) à faire quelques travaux et leur permettre de continuer à prendre des loyers exorbitants.

 

- Logements vacants : appliquer la loi de réquisition. Principaux visés : les immeubles vides dans Paris, mais également plus de 1% du parc social d’Ile-de-France vacants plus de 3 mois (exemple du 93 : 30 000 logements inoccupés dans le parc social) 

 

- Mise en place d’un plan de construction massive de logements sociaux.

 

Les programmes de la région d’aide à la construction doivent porter d’abord sur :

· les logements étudiants et jeunes travailleurs,

· la construction de foyers et résidences sociales,

· les logements sociaux de type PLAI et PLUS.

 

- Des logements pour les femmes victimes de violence conjugale

 

- Création d’un service public du logement au niveau national et régional. 140 bailleurs sociaux dans la région : gâchis, dispersion … et profits pour certains : il est plus que temps de sortir de ce système plutôt que de privatiser les offices municipaux. Dénoncer la vente d’Icade et de 32 000 logements sociaux,

 

- Fonds de solidarité pour le logement (FSL) : harmoniser le système au niveau régional plutôt que des critères et des modalités d’attribution définis par chaque département : plus d’efficacité et d’équité.

 

Mais notre objectif est un système où les loyers sont fixés en fonction des revenus, plutôt que de laisser le marché décider du prix du logement et d’empiler les aides pour en atténuer les effets destructeurs.

 

- Jean-Paul Huchon et le PS avait promis de faire comme l’État un prêt à taux zéro pour l’accès de 60 000 ménages à la propriété ; il ne l’a pas fait et c’est sans doute la seule chose où on lui dira de persister… C’est d’abord parce que les loyers sont inaccessibles que beaucoup envisagent de devenir propriétaires, donc voir ci-dessus !

 

- Il faut combattre le désengagement général de l’État, et les effets de la décentralisation : « effort » de l’État pour le logement en 2008 : 1,11 % du PIB, le plus bas depuis 30 ans ; et un effort orienté vers ceux qui en ont le moins besoin : il dépense le double pour aider l’investissement locatif privé en loi Scellier que pour un logement locatif social PLUS.

 

Au niveau national

 

Mesures d’urgence… urgentes :

 

- Arrêter les démolitions ANRU (300 000 prévues) : on supprime au nom d’une prétendue mixité sociale des logements en bon état et bien situés, des 4 et 5 pièces, remplacés –quand ils le sont… - par des logements plus petits et plus chers (destruction-reconstruction : 190 000 € par logement ; réhabilitation : 26 000 €)

 

- Construction de 150 000 à 200 000 logements sociaux par an, de type PLAI et PLUS (très sociaux), accessibles à plus de 70 % des ménages résidants en France.

 

- Lutter réellement contre les logements et immeubles de bureaux vacants (vacant = inoccupé 2 ans) avec droit de réquisition.

 

- Arrêt des ventes de logements HLM et renationalisation des sociétés HLM.

 

- Blocage des loyers, pour aller vers des loyers ne devant pas dépasser 20 % du revenu.

 

- Augmentation du budget, renforcement du rôle de l’État et remise en cause des décentralisations passées et à venir, contrôle par la population des besoins, des constructions, des attributions.

 

Le logement doit être, sur le modèle de l’éducation, un droit garanti égal pour tous.