Les chiffres sur la situation catastrophique du logement en France se multiplient. Du point de vue de la construction, 2014 est la plus mauvaise année depuis 1997, avec moins de 300 000 mises en chantier. Seulement 106 000 logements sociaux ont été financés, soit 9 % de moins qu’en 2013, alors que 1,7 million de demandes de logements sociaux sont en attente.
Et encore, il y a un problème spécifique des logements sociaux « les plus sociaux ». Les logements HLM se divisent en effet en trois grandes catégories : les PLAI ciblant les ménages les plus démunis, les PLUS destinés à ceux qui ont un revenu un peu plus élevé, et enfin le PLS pour les ménages les plus aisés parmi ceux pouvant prétendre au logement social. Or, parmi les logements sociaux financés l’an dernier, un quart seulement sont des PLAI.
Cette situation alimente le mal-logement des plus pauvres qui ne peuvent trouver une solution insatisfaisante mais stable : dans son dernier rapport, la Fondation Abbé-Pierre recense 3,5 millions de mal logéEs. Le délégué général de la Fondation dénonce tout particulièrement les politiques gouvernementales de 2014 : « 2014 est, pour nous, une année blanche pour les mal logés : on a vu se réorienter la politique vers les plus aisés ». Les mesures prises par Duflot au ministère du Logement étaient loin d’être satisfaisantes mais avec le gouvernement Valls, c’est pire !
Un rapport récent remis au gouvernement en rajoute en ce sens. Il propose notamment de tailler dans les « aides à la pierre » (subventions à la construction de logements sociaux) que Hollande avait proposé de doubler lors de sa campagne électorale, et envisage aussi une attaque contre l’APL (aide personnelle au logement). À l’inverse, le rapport ne s’attaque pas aux plus fortunés et ne fixe aucun objectif de construction.
Dans ce contexte, les revendications du DAL sont des évidences : application et respect de la loi DALO, du droit à l’hébergement et de la loi de réquisition ; réalisation de 200 000 vrais logements sociaux par an, particulièrement en zone tendue, et dans les communes loi SRU (en déficit de logements sociaux) ; encadrement à la baisse des loyers et des charges, trop lourdes pour les classes populaires ; taxation des profits immobiliers pour financer les APL et la construction HLM.