Vous n’attendiez rien ? Vous serez déçuEs quand même ! Lundi 5 juin, Élisabeth Borne a présenté les mesures retenues par le gouvernement à l’issue du travail du Conseil national de la refondation (un « machin », comme dirait l’autre) sur la question du logement. Nous écrivions dans le numéro du 25 mai qu’il n’y avait rien à attendre de Macron et son monde que le soutien aux pauvres promoteurs immobiliers (comprenez-les, ils ne vendent plus leur béton !) et des mesures en faveur de la gentrification. Gagné !
Le gouvernement avait prévenu : « Ce n’est pas en une fois qu’on résout la crise du logement ». Comprendre : « Nous ne cherchons absolument pas à régler le problème mais on fait mine d’agir, pour que ça ne nous pète pas à la figure alors que les casseroles résonnent encore ». De solution réelle, donc, aucune. En revanche, pour engraisser les actionnaires et les banquiers, il y a du monde : on va « encourager les bailleurs sociaux à s’endetter » pour construire et rénover, assouplir les règles pour obtenir un crédit immobilier (au diable le risque de surendettement, c’est un truc de pauvres !) et, comme nous l’avions annoncé, élargir le bail réel solidaire (BRS) aux catégories sociales intermédiaires (au détriment du public initial et en encourageant la gentrification des villes, donc). Cerise sur le gâteau : faire racheter par les collectivités les projets non vendus (47 000 logements !) par les promoteurs immobiliers. Nous parlions d’opération Pièces jaunes pour Bouygues, mais nous aurions dû écrire « Noël toute l’année » !
Le marché, le marché, et faire bosser toujours plus les exploitéEs pour le satisfaire, voilà donc le cap du gouvernement, qui ne répondra jamais ni aux enjeux sociaux (4,15 millions de mal logéEs en France !) ni aux enjeux écologiques (+ 4 °C avant le 22e siècle !) posés par la question du logement. L’urgence est là, sur tous les plans, et les solutions existent : il faut construire ensemble dès maintenant une société écosocialiste qui réponde aux besoins de chacunE, à commencer par un toit, en partageant les logements déjà existants (3,3 millions de résidences secondaires disponibles sur le champ !). En s’y mettant toutes et tous pour imposer de changer de logiciel et dégager Macron et son monde.