À croire que l’îlot 27, une cité située rue Auger à Pantin, est devenu la bête noire du maire PS Bertrand Kern. Après avoir demandé au ministère de l’Intérieur d’y faire intervenir une brigade spécialisée de territoire (BST), des super-flics à l’origine de violences policières sans nom dans cette cité, voilà que le protégé de Claude Bartolone veut maintenant détruire un immeuble d’habitation de cette cité, situé face aux locaux de la société Hermès.
C’est incidemment, au cours d’une réunion d’information organisée sur la dalle de la rue Auger par le maire, le 17 octobre dernier, que les locataires du 21 rue Auger ont appris la triste nouvelle. Le 31 octobre, la destruction du bâtiment était inscrite noir sur blanc sur un prospectus que les habitants ont trouvé dans leur boîte aux lettres. Dans ce document intitulé « Mieux vivre ensemble » (sic !), Bertrand Kern rappelle que l’îlot 27 « ne permet pas des circulations aisées et amène le développement d’incivilité ». Classé en quartier prioritaire, l’îlot 27 a d’abord eu droit à une « première phase d’intervention » pour reprendre les termes de la mairie, à savoir le flicage généralisé du quartier sous la forme de vidéo surveillance.
La deuxième phase comprend donc un projet de rénovation urbaine d’intérêt régional « pour modifier en profondeur la physionomie de la dalle », c’est-à-dire raser le 21 rue Auger pour y tracer une allée fleurie et des espaces verts. Au pied du mur, les habitants des 70 logements ont décidé de ne pas se laisser faire. Ils ont créé une association, lancé une pétition qui a recueilli plus de 250 signatures et organisé des mobilisations. Le comité du NPA, avec d’autres organisations de gauche pantinoises, leur a apporté son soutien.
Réunis en assemblée générale dans le hall du 21 rue Auger, ils ont décidé de manifester devant la mairie le 21 décembre dernier. D’autres actions sont prévues, et de premiers résultats se concrétisent : la ville de Pantin, qui avait prévu de clore les consultations des Pantinois sur ce projet de rénovation urbaine le 2 décembre, a repoussé l’échéance au 15 janvier. Et, parmi les ateliers qui seront organisés en 2017 sur ce chantier, les services de la mairie ont prévu d’en consacrer un à l’opportunité de détruire (ou non) le 21 rue Auger. Le combat ne fait donc que commencer !