Après trois semaines de procès où quatorze hommes étaient accusés de viols collectifs sur deux jeunes femmes, nous pouvons encore constaterque cette justice est écœurante et révoltante : l’acquittement pour dix d’entre eux et des peines allant de trois ans de prison avec sursis à un an ferme.
De nouveau, la justice a cautionné les violences subies par ces jeunes femmes,en ignorant totalement leurs paroles. Et elle envoie un message fort à toutes les femmes mais aussi à leurs agresseurs : aujourd’hui on peux violer en toute impunité !
Malheureusement, ce verdict n’est pas un cas isolé. Il y a encore quinze jours, Dominique Strauss-Kahn a été blanchi dans l’affaire de viols en réunion à Lille car la plaignante est revenue sur ses déclarations. Rien d’étonnant quand la seule personne mise en avant est l’agresseur lui-même, continuant à être la star des médias. Et que dire des déclarationsd’Harlem Désir, ténor du PS, appelant l’ancien président Sarkozy à aider DSK dans le procès du Sofitel de New York en 2011 où il était accusé de viol sur une femme de chambre.
Toutes ces agressions et surtout l’absence de condamnation des agresseurs entraînent une banalisation du viol. Aujourd’hui, on peut agresser une femme sans risque.
Mais on doit rappeler que le corps des femmes n’est pas un objet et qu’un viol est un crime qui doit être puni. Encore aujourd’hui on estime que 10 % des victimes de viol portent plainte et que seulement 2 % des agresseurs sont condamnés. Avec un tel verdict, comment se sentir en confiance pour porter plainte contre son/ses agresseurs ? Déjà à l’heure actuelle, personne ne croit les femmes qui accusent de viol, mais avec des verdicts aussi indulgents cela va empirer !
Contre ce verdict, contre tous les autreset pour toutes les femmes qui ont été agressées ou qui le seront, il faut se battre pour de véritables droits. Le 25 novembre aura lieu une manifestation contre toutes les violences faites aux femmes. Il faut une loi-cadre contre les violences qui protège réellement les femmes qui portent plainte,et sanctionne réellement les agresseurs.
Il faut une formation adaptée pour le personnel de la police et de la justice, des foyers d’accueil pour les victimes, une véritable reconnaissance de la parole des femmes...