Publié le Samedi 19 avril 2014 à 09h28.

Joué-lès-Tours (37) : manipulation autour de la « théorie du genre »

Le 28 mars dernier, une vidéo mise en ligne sur le site de Farida Belghoul, proche d’Alain Soral, accuse l’enseignante d’une école d’un quartier populaire de Joué-lès-Tours d’avoir organisé des attouchements entre des enfants de sa classe, cela dans le cadre de l’enseignement de la supposée « théorie du genre ». 

Cette rumeur affole opportunément des parents quelques jours avant une nouvelle « journée de retrait de l’école ». Ce sont donc plusieurs dizaines de parents qui se retrouvent le vendredi 28 mars au soir devant l’école. On est alors en pleine campagne pour le second tour des municipales. Au même moment, un tract portant le logo de la campagne du candidat UMP fait circuler l’idée que la « théorie du genre » était enseignée dans cette école. Ce tract appelle à faire gagner la droite pour mettre fin à cet enseignement...Pour ce qui est de faire gagner la droite, c’est chose faite, puisque le dimanche soir, le candidat UMP l’emporte de 206 voix d’avances. Cette victoire de l’UMP a également été rendue possible par un très bon report des électeurs du Front national, malgré une triangulaire !

La campagne réactionnaireLe nouveau maire nie être impliqué dans la diffusion de ce tract, mais un autre document, daté du 14 mars et portant sa signature, accuse le maire PS de soutenir la diffusion de la « théorie du genre ». Quant à lui, il assure que « En tant que (futur) maire de Joué-lès-Tours je serai toujours un soutien pour les collectifs et les associations qui se battent contre ce genre de théories et autres abominations ». Les propos ont le mérite d’être clair. Pour rappel, ce nouveau maire, Augis, était déjà signataire de la « charte manif pour tous ».Cette affaire est bien la preuve que l’offensive réactionnaire se poursuit. En Indre-et-Loire, elle a trouvé un militant de choix : le nouveau maire de la deuxième ville du département !Pour dénoncer ce lynchage organisé d’une enseignante et la manipulation qui est derrière, à l’appel de Solidaires (l’enseignante mise en cause étant membre de Sud éducation) et de la FCPE, c’est plus de 200 personnes qui se sont retrouvées devant l’inspection académique. Une bonne nouvelle, même si on ne peut que regretter que l’ensemble des organisations syndicales n’aient pas soutenu ce premier appel. Des plaintes ont été déposées par l’enseignante et sa hiérarchie, et une réunion est prévue pour envisager les suites à donner.

Correspondant