Publié le Mercredi 23 juin 2010 à 15h45.

OUTrans

Comment est née l’association OUTrans ? Quel sont ses objectifs ? OUTrans est née en avril 2009. L’idée était que les personnes trans’ soient mieux armées et moins isolées face aux parcours et protocoles hospitaliers inadaptés qui leur sont imposés, face à la transphobie qui n’est toujours pas reconnue comme critère de discrimination par la Halde et au motif de laquelle on ne peut toujours pas porter plainte, mais qui est une réalité quotidienne. Nos actions consistent dans l’écriture et la mise en ligne d’articles sur notre site1, de sensibilisation et formation, permanences d’accueil, système d’accompagnement mutuel chez les médecins, aide quand les personnes sont victimes de transphobie, publication et diffusion d’un guide de prévention destiné aux trans’ et leurs amants2, etc. Suite à l’annonce de Roselyne Bachelot, on a participé à plusieurs actions publiques et à des réunions au ministère de la Santé, et organisé des actions et l’assemblée générale des trans’ du 25 avril3. Quels sont les enjeux pour la lutte trans’ aujourd’hui ? Il ne faut pas oublier que la transidentité est toujours classée au chapitre des maladies mentales au niveau international. L’annonce de Bachelot en 2009 n’est qu’un changement administratif, mais  dans la vie des personnes trans’, rien ne change ! La transidentité n’est pas moins stigmatisée et les parcours de transition dépendent toujours des psychiatres. Les équipes hospitalières mettent en place un protocole de soins inadapté : deux années de psychiatrie obligatoire minimum (avec des rendez-vous trop espacés, des tests psychologiques controversés, un real test life4...). Puis une commission de médecins décide si oui ou non les personnes peuvent avoir accès à un traitement hormonal, puis éventuellement aux opérations chirurgicales. À OUTrans, on milite pour une vraie dépsychiatrisation, pour que les parcours ne soient plus soumis aux psychiatres, pour que les équipes soient démantelées, pour que les personnes trans’ puissent disposer librement de leur corps et de leur identité. On soutient l’idée d’une prise en charge calquée plutôt sur le modèle de la maternité, du Planning familial, pourquoi pas en donnant une place plus centrale au médecin référent (généraliste, médecin de famille...). 1. www.outrans.org2. www.transetvih.org/dtc3. Les revendications de l’AG trans et l’interview complète sont disponibles sur : www.npa2009.org 4. Le test en vie réelle (RLT) est imposé et consiste à vivre socialement (en milieu familial et professionnel) dans le genre désiré.