S’il fallait une raison supplémentaire d’organiser une riposte de gauche face à la politique du gouvernement, les résultats des élections municipales de dimanche dernier viennent de l’apporter.
Les taux record d’abstention et les scores élevés du FN démontrent que les renoncements et les reculs face au patronat et à la réaction aggravent la désespérance sociale. Cette secousse électorale s’ajoute aux manifestations des droites extrêmes et fascisantes, homophobes et racistes qui ont occupé la rue ces derniers mois et s’apprêtent à le faire à nouveau ce week-end. C’est pourquoi il est temps d’affirmer que « maintenant ça suffit ! », comme le font les signataires de l’appel à la marche du 12 avril « contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses ».« Nous n’en pouvons plus de voir la droite et l’extrême-droite battre le pavé avec leurs cortèges de haine de l’autre, d’intolérance, de racisme, de sexisme, d’homophobie et d’intégrisme. En France, comme dans toute l’Europe, la rigueur budgétaire et l’austérité imposées par la Commission européenne, François Hollande et le gouvernement pour satisfaire les marchés financiers nourrissent ce climat malsain. Les conséquences sont là : services publics démantelés, acquis sociaux mis à mal... Le chômage monte, la précarité s’étend, les jeunes galèrent, les salaires et les retraites sont en berne. Les inégalités se creusent tandis que les grandes entreprises versent aux actionnaires des dividendes insolents » poursuit le texte avant de rappeler les reculs des droits, la répression, les promesses non tenues. C’est aussi le Pacte de responsabilité qui provoque la colère, avec ses milliards de cadeaux au patronat, sans engagements en matière d’embauches mais financés par 50 milliards de coupes dans les budgets publics.
Une dynamique pour une alternativeC’est bien la compréhension que la politique favorable au Medef du gouvernement Hollande-Ayrault et la poussée de l’extrême droite sont liées, qui a motivé un large arc de forces syndicales, associatives et politiques, ainsi que des personnalités à se retrouver ensemble pour affirmer la nécessité d’agir, d’abord dans une « marche nationale d’espoir à gauche, contre l’extrême droite, pour l’abandon du "pacte de responsabilité", pour une juste distribution des richesses ».Mais les signataires placent aussi cette initiative dans la perspective de « construire une dynamique pour une alternative sociale, démocratique, écologique et féministe, fondée sur la solidarité », indiquant que cette marche « ne restera pas sans lendemain ». Au-delà des mots, produit d’un travail collectif permettant que chaque composante s’y retrouve, l’existence d’un tel front social et politique, inédit, est bien la marque de l’urgence de la situation.Le NPA qui avait, par la voix d’Olivier Besancenot, proposé un week-end de riposte de gauche, se félicite que l’unité puisse se réaliser et créer ainsi les conditions d’une mobilisation durable contre les politiques antisociales et discriminatoires. La construction dans les localités de regroupements militants pour populariser l’appel à la manifestation du 12 avril doit permettre d’assurer une montée massive à Paris. Ce seront ainsi autant de points d’appui pour développer et faire converger les luttes qui permettront de stopper la politique de ce gouvernement PS-Medef et inverseront le rapport de forces.Au-delà de ces tâches immédiates, s’exprime le besoin de construire des perspectives politiques et sociales alternatives pour remettre en cause un système d’exploitation capitaliste qui génère la misère et les inégalités pour la majorité des oppriméEs. La mobilisation commune encouragera la discussion sur ces objectifs et les anticapitalistes proposeront au sein même de ce vaste rassemblement visant à réoccuper la rue, la constitution d’un pôle antifasciste, féministe, écosocialiste, antiproductiviste.
Côme Pierron
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