Le collectif à l’initiative de la marche du 12 avril s’est réuni le mardi 27 mai. Pas évident, deux jours après les élections européennes… Et pourtant la participation des organisations politiques (Front de gauche dans toute sa diversité, NPA, AL) et syndicales (Solidaires, structures FSU et CGT) reste solide, et les associations reviennent mettre en avant leurs spécificités et leurs exigences. À l’ordre du jour, la journée de débats du 21 juin.
L’actualité politique s’est évidemment invitée... Les débats font apparaître des nuances sur l’appréciation des motivations du vote FN et de l’abstention. Les poids respectifs de la question de l’immigration, des rejets de l’« Europe », de la politique gouvernementale et de la « politique politicienne » font débat. Mais tout le monde s’accorde pour dire que les séquences électorales (municipales, européennes) montrent la gravité, la profondeur de la crise sociale, de la montée des inégalités, de l’urgence sociale. Dans le même temps, les réponses proposées par les organisations politiques qui s’affichent comme critiques par rapport au gouvernement sont apparues peu audibles, face à une politique répondant pleinement aux exigences du patronat. Mais l’essentiel d’un constat partagé porte sur la faiblesse des mobilisations sociales tant au niveau national qu’à celui des nécessaires convergences internationales à construire.
Des ripostes à construire Il y a aussi des nuances sur les réponses que peut aider à construire et proposer le Collectif 12 avril : la principale difficulté est de répondre à toutes les urgences sociales (salaires, logement, santé, éducation, droits des immigréEs…) et en même temps de « concentrer » nos propositions sous forme de quelques « mesures d’urgences ». L’autre difficulté réside dans le respect des prérogatives de chaque organisation avec les spécificités de ses préoccupations, de ses modalités de fonctionnement, de la démocratie en son sein. Les hésitations de certaines d’entre elles à intervenir sur le champ politique, comme lors des manifestations contre l’extrême droite ou contre la conférence sociale, illustrent cette difficulté. C’est dans cette même logique que la poursuite de la construction du Collectif 12 avril doit prendre en compte les réticences devant tout ce qui peut apparaître comme « préformaté », imposé d’en haut, de « Paris »... Transparence et démocratie le disputent à l’urgence et à l’efficacité.
21 juin, une journée pour préparer les mobilisationsDans le sillage de la marche du 12 avril, une journée se tiendra à la Bourse du travail de Paris, de 10 à 17 heures avec des débats et la préparation d’autres initiatives, d’autres mobilisations. La prochaine réunion du Collectif a lieu mardi 10 juin pour préciser l’ordre du jour de cette initiative, avec notamment les thèmes des différents ateliers, les propositions de fonctionnement et les initiatives qui pourront être proposées. Les discussions du Collectif vont donc se poursuivre dans le cadre de la préparation de cette journée, durant celle-ci bien entendu et par la suite, toujours avec le souci permanent de l’élargissement vers le mouvement associatif, le secteur du droit au travail, les organisations du mouvement des femmes, les jeunes et en direction des régions.
Robert Pelletier