Publié le Mercredi 5 décembre 2018 à 13h03.

Babacar Gueye : « Pas de justice, pas de paix »

Samedi 1er décembre a eu lieu à Rennes une marche en la mémoire de Babacar Gueye, jeune Sénégalais abattu il y a un 3 ans par la police, dans le quartier du Gast. 

Alors que ce jeune homme était en pleine crise psychologique et que les pompiers avaient été appelés, ce sont 8 policiers de la Bac qui sont arrivés et l’ont assassiné de 4 balles dans le dos. Depuis 3 ans maintenant, Awa Gueye et le collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye réclame que toute la vérité soit faite et que les coupables soient condamnés.

Coordination et convergence

Tous les ans, nous marchons pour rappeler notre solidarité avec celles et ceux qui luttent contre les crimes racistes de la police, contre la répression et les violences policières qui frappent particulièrement les quartiers populaires où vivent une majorité de population issue de l’immigration coloniale. Samedi, nous étions près de 400 personnes à marcher avec elle et le collectif, dans le quartier populaire de Maurepas aux cris de « Pas de justice, pas de paix ». Des militantEs et des familles d’autres villes ayant subi les violences policières étaient présentEs aussi pour témoigner de leur combat.

Cette année, cette marche se tenait dans un contexte social et politique particulier. Depuis 3 ans maintenant, s’est tissé autour du collectif et de plusieurs militantEs un cadre plus ou moins formel à Rennes, qui a permis la préparation des marches antiracistes et de soutien aux sans-papiers de Paris, et prépare la journée internationale des migrantEs du 18 décembre prochain. Ces liens tissés permettent en outre une meilleure coordination dans les actions de soutien aux sans-papiers et notamment leur mise à l’abri dans un immeuble réquisitionné depuis plusieurs semaines maintenant. La marche du 1er décembre coïncidait aussi avec l’appel Rosa Parks, contre le racisme d’État et les inégalités sociales. 

Seule ombre au tableau, l’impossible jonction entre les manifestations sociales de l’intersyndicale et des Gilets jaunes, et cette marche antiraciste. Le collectif pour Adama, en appelant à rejoindre les Gilets jaunes, a jeté les bases d’une convergence possible et nécessaire entre les combats des quartiers populaires et les revendications sociales qui s’expriment en ce moment.

Correspondant