Publié le Samedi 19 septembre 2009 à 14h48.

Communiqué du NPA 13 : le NPA 13 dénonce un procès politique dans l'Education Nationale

Nous sommes scandalisés par la sanction : mutation d’office, décidée par le conseil de discipline de l’IA des Bouches du Rhône dans sa séance de la nuit du 17 au 18 septembre. Il s’agit purement et simplement d’une sanction politique.

Depuis plusieurs mois, nous dénoncions la campagne de dénigrement contre les maîtres « désobéisseurs », dans le but de faire passer pour « « faute professionnelle », le mouvement de résistance de milliers d’enseignants contre les mesures Darcos, à l’école, l’obligation d’une seule conception étroite et obsolète du « soutien scolaire », la remise en cause de la liberté pédagogique des enseignants.

Nous avons dénoncé les mesures de retraits de salaires qui tombaient, à la tête du client, sans aucune justification. Là-dessus les enseignants avaient eu gain de cause auprès du tribunal administratif, dès le mois de juin, contre l’Inspection d’Académie.

Aujourd’hui nous dénonçons le harcèlement contre l’enseignant Erwan Redon, - dont l’Inspecteur d’Académie veut faire un exemple -, et les conditions dans lesquelles s’est tenue la commission paritaire qui a statué : 13 heures de délibérations de 15 heure à 5 heure du matin, des « témoins » de la défense parents, élèves et collègues, tenus de passer une partie de la nuit dans les couloirs de l’IA, pour parler devant une assistance en partie endormie, où la défense n'a pas pu faire son plaidoyer. Une décision à l’arrachée où le corps d’inspection a fait bloc derrière la volonté d’Etat. Fini les prétextes et les faux semblants sur la pédagogie et la responsabilité professionnelle, la mutation d'office n'a qu'un but, éloigner Erwan Redon de son école, de ses camarades, de ses amis.

A travers le cas d’Erwan, l’objectif c’est d’affaiblir le mouvement de contestation de la politique que Sarkozy veut imposer à l'Education Nationale. La politique répressive et inique du gouvernement Sarkozy est à l’œuvre, comme pour les travailleurs de Continental, comme à l’encontre de trop nombreux militants autour de nous ; même si Darcos, trop impopulaire, a dû être remplacé, le gouvernement ne se veut pas quitte et poursuit tous ceux qui montrent la voix d’une résistance radicale. Après un tel exemple, ceux sont tous les personnels de l'EN qui sont menacés dans leur statut professionnel, leur droit syndical et politique. Et ce n'est pas seulement le statut des personnels qui est en cause, mais la formation des futurs citoyens.

La riposte doit être à la hauteur de l'enjeu. L'école ne doit pas devenir une caserne!

Nous serons présents, au côté d’Erwan Redon dans la suite du combat.

Marseille le 18 septembre 2009