Publié le Mercredi 15 mars 2023 à 12h00.

Contre un pouvoir injuste et illégitime, plus que jamais : en grève et dans la rue

Le mouvement contre la réforme de régression sociale portée par le pouvoir macroniste continue. Après une semaine marquée par la plus puissante journée de mobilisation depuis le début de la lutte, le 7 mars, une grève féministe le lendemain et une journée de manifestation samedi dernier, la grève s’est installée dans différents secteurs et ça se voit. Pourtant, malgré l’opposition ultra-majoritaire de la population, Macron veut passer en force en s’appuyant sur les institutions de la 5e République bien peu démocratiques.

La contre-réforme est rejetée mais Macron et ses amis s’en moquent. Utilisant un article de la Constitution permettant un « vote bloqué », le Sénat a adopté la réforme des retraites le samedi en toute fin de soirée, cela quelques heures à peine après des manifestations qui ont réuni une nouvelle fois des centaines et des centaines de milliers de personnes… Contredisant les propos de Dussopt pour qui la contre-réforme est « de gauche » (mais avait-on besoin de cet éclairage ?), la droite (LR) a porté et voté comme un seul homme un projet qu’elle a même durci par ses amendements.

Ils veulent passer en force

Ce mercredi 15, sénateurs et députés tentaient en commission mixte de se mettre d’accord sur le texte du projet avant son retour à l’Assemblée nationale dès jeudi. En réalité, il s’agit pour Macron, Borne et Dussopt de manœuvrer pour vérifier s’ils disposent d’une majorité rassemblant la droite macroniste et LR à l’Assemblée pour ne pas être contraints à l’autoritaire article 49.3.

À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas quel sera le résultat de la manœuvre. Mais pour nous, qu’importe ! Majorité parlementaire ou 49.3, l’illégitimité de la contre-réforme et du pouvoir qui la porte n’est plus à démontrer, il faut continuer à les contester.

La séquence actuelle démontre une fois de plus, et de manière particulièrement caricaturale, à quel point les institutions de la 5e République sont taillées pour permettre à un pouvoir, même minoritaire, d’avancer et de faire passer, en force s’il le faut, ses contre-réformes. 44.3, 47.1, 49.3 : la liste des articles auxquels la Macronie a eu recours ces dernières semaines donne le tournis et renforce encore un peu plus l’illégitimité du pouvoir et de ses projets ultra-minoritaires dans la société.

Depuis le week-end dernier, plusieurs représentants de l’intersyndicale ont exprimé l’idée d’une « consultation », voire d’un référendum sur la réforme des retraites. Si nous sommes convaincus que c’est bien par la grève et la mobilisation concrète, quotidienne, de millions de salariéEs, que nous pourrons infliger une défaite à Macron, nous savons aussi que le refus probable du gouvernement d’accéder à de telles demandes serait un symbole supplémentaire du déni de démocratie qui pourrait faire monter d’un cran la colère populaire.

C’est dans la rue que ça se passe !

Depuis le début de la semaine dernière, une série de secteurs sont en grève reconductible : à la SNCF, dans les secteurs de l’énergie ou du nettoiement, dans de nombreux établissements scolaires (où les enseignantEs ont repris la grève en fin de semaine dernière ou ce début de semaine)… Pour faire plier le gouvernement, la reconduction de la grève articulée à des actions locales de blocage reste la stratégie collective sur laquelle il faut miser. Malgré les difficultés, convaincre de rester mobiliséEs passe aussi par réunir des assemblées générales pour discuter de comment organiser la grève.

Ce jeudi est une journée importante. Ce jour-là, au bout de sa course législative, le texte va être soumis au vote des députéEs si les grandes manœuvres macronistes pour réunir une majorité ont réussi. Ou alors, le pouvoir va passer sans vote, grâce au 49.3 s’il y est contraint. À cette occasion, au lendemain de la nouvelle journée de grève et de manifestations appelée par l’intersyndicale mercredi 15 mars, une vague de colère doit se faire entendre dans la rue. Populaires et unitaires, manifestations et rassemblements doivent converger contre les lieux de pouvoir, à commencer par Paris en se retrouvant devant l’Assemblée nationale.

Contre Macron et son projet de contre-réforme unanimement rejeté, il faut frapper, fort, touTEs ensemble et en même temps. Leur démocratie reste une parodie, et le retrait pur et simple du projet de loi reste notre horizon… même si la loi est votée.

Contre leur réforme de régression sociale, contre Macron et son monde, on est toujours là, et on ne lâchera rien !