Selon le journal Libération, « la macronie » ne souhaite pas se retrouver sur un plateau télé en présence de… Philippe Poutou. Le 7 février, on apprenait ainsi, dixit : « Macron, qui aime la confrontation comme le répètent en boucle ses soutiens, devrait bien participer à des débats en formats plus restreints, avec les "principaux" candidats en frontal ou qui se succèdent sur un même plateau. En macronie, on ne souhaite pas voir Philippe Poutou (qui n’est pas assuré d’avoir ses 500 signatures) mitrailler le chef de l’État comme il avait attaqué François Fillon lors des débats en 2017. »
Pourtant, son avance dans les sondages sur Philippe Poutou devrait rendre serein le président sortant. Que peut-il bien avoir à craindre ? À moins que… Il est vrai que cinq ans de Macron nous ont un peu échaudéEs. Celui que l’on surnomme à juste titre « le président des riches », après un départ sur les chapeaux de roue avec la défense de Benalla, a multiplié les provocations auprès des classes populaires : « Qu’ils viennent me chercher », « Ceux qui ne sont rien », « Il n’y a qu’à traverser la rue pour trouver du boulot »… Et sa politique, au service des plus riches, a été accompagnée d’un recours systématique à la répression, souvent violente comme avec les Gilets jaunes, contre toute contestation. Serait-il plus facile de se réfugier derrière les flics que de devoir débattre avec un ouvrier sur un plateau télé ?
Macron, bien protégé derrière une campagne qui polarise le débat entre lui et les candidats d’extrême droite, ne veut sans doute pas qu’un candidat au chômage, qui a participé aux manifestations des Gilets jaunes et qui pourrait représenter « ceux qui ne sont rien » s’invite à la table des puissants. Eh bien, comme le dit le slogan que nous chantions avec les Gilets jaunes après l’affaire Benalla : « Macron on vient te chercher chez toi ». D’abord en arrachant les 500 parrainages, ensuite en tentant de bousculer un scénario qui semble écrit d’avance et qui pourrait être moins confortable que le président sortant ne le pense.