Devant un parterre choisi, Nicolas Sarkozy a tenté, le 24 mars, à Saint-Quentin, d'endiguer les critiques qui se font de plus en plus vives, dans la population, contre la politique gouvernementale. L'exercice est loupé.
Son discours a surtout mis évidence sa surdité et son décalage complet avec la gravité d'une situation qui laisse sur le carreau des milliers de salariés et son obsession à gouverner pour les couches aisées de la population.
Alors que chaque jour apporte son lot de révélations scandaleuses sur les cadeaux que se font à eux-mêmes les patrons et les actionnaires : hier, Thierry Martin, le PDG en partance de Valéo avec un chèque de 3,2 millions d'euros; aujourd'hui, les dirigeants d'une filiale du Crédit agricole qui s'attribuent un bonus de 51 millions d'euros en même temps qu'ils licencient 75 salariés.
Alors que l'actualité sociale est remplie d'entreprises qui ferment ou licencient, de salariés qui retiennent leurs patrons, comme à la société 3M à Pithiviers, le président de la république en exercice garde l'oeil rivé sur le paquet fiscal, le bouclier fiscal, sur les milliards d'euros accordés aux responsables de la crise, tout en faisant semblant de sermonner les « mauvais » patrons.
Renvoyer à plusieurs mois le bilan de la situation c'est passer outre aux souffrances des salariés qui perdent tout actuellement.
C'est maintenant qu'il faut dire stop aux licenciements et prendre toutes les mesures pour interdire les suppressions d'emplois. C'est maintenant que l'argent des stocks-options, des bonus et autres avanatages doivent intégralement servir à augmenter les salaires.
C'est pourquoi il y a urgence à donner une suite rapide au 19 mars.
Le 25 mars 2009.