Publié le Mercredi 19 novembre 2025 à 10h05.

En finir avec la maltraitance des enfants

À l’approche du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre, nous pensons aux enfants victimes. Après une année marquée par les affaires Bétharram et Le Scouarnec, l’appel des 500 mamans du collectif Incesticide, les attaques contre l’EVARS, les travaux de la CIVISE et les révélations liées au juge Durand, ainsi que les luttes des mineurs isolés et le vingtième anniversaire des morts de Zyed et Bouna, la société commence à mesurer l’ampleur des violences contre les enfants.

En France, 160 000 enfants subissent l’inceste chaque année. Celles et ceux qui témoignent reçoivent rarement aide ou protection. Quand ils cherchent refuge auprès d’adultes, on les traite souvent de menteurEs. Les mères sont suspectées de manipulation, accusées d’aliénation parentale et condamnées si elles refusent d’exposer l’enfant au père violent. Dans les situations de violences conjugales, les enfants sont toujours victimes.

Les vulnérabilités s’accumulent. Sans papiers, les enfants ne sont pas protégéEs et doivent prouver leur minorité. Deux mille dorment dans la rue. RaciséEs, iels sont cibléEs par les violences policières. Intersexes, iels subissent des mutilations génitales. Trans, iels voient leur transition rendue inaccessible. Pour les enfants en situation de handicap, les aides scolaires sont absentes ou insuffisantes ; les classes adaptées sont impossibles avec des effectifs pléthoriques.

On refuse aux enfants le droit d’être des enfants, mais cela peut changer : les victimes prennent la parole. Pour mettre fin aux violences et faire valoir leurs droits — vivre en sécurité, être crus et protégés — il faut rompre avec le système de maltraitance et instaurer une écoute bienveillante où les enfants seront respectés et considérés comme autonomes.

Cela exigera des moyens considérables. Il n’y a qu’une solution : aller chercher l’argent là où il est et se mobiliser — le 20 novembre (Trans Day of Remembrance), les 22 et 25 novembre contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre, et le 2 décembre contre l’austérité.