La résolution politique de la réunion de direction nationale des 23 et 24 mars du NPA actait la décision « d’agir vers les forces politiques de gauche, qui ne participent pas au gouvernement, LO, l’AL, les différentes composantes du Front de gauche, le MOC, par des discussions, des débats stratégiques et des actions communes contre l’austérité et sur tous les thèmes qui font résistance afin de s’opposer à la majorité présidentielle ». Une démarche accueillie positivement lors des premières rencontres.Il s'agissait de débattre de nos analyses, des propositions des uns et des autres et pour le NPA d'envisager la construction active d’une opposition de gauche à ce gouvernement. Nous avons donc rencontré ces dernières semaines les Alternatifs, Alternative libertaire, la Gauche anticapitaliste, Lutte ouvrière et le Mouvement des objecteurs de croissance.
Des analyses souvent prochesLe premier bilan fait apparaître, sans réelle surprise, des convergences d’analyse sur l’accélération de la crise vécue au quotidien par des millions de de salariéEs : fermeture de boîtes, ANI, puis loi de « sécurisation de l’emploi »… Le soutien aux luttes des salariéEs nous a souvent réuni sces derniers mois, même s’il nous semble, que sans la généralisation des luttes et leur convergence, des victoires décisives seront difficiles.Des points de vue partagés aussi contre la poursuite des grands travaux inutiles, coûteux et dangereux, au mépris des avis et des besoins réels des populations et du respect des équilibres écologiques. Et d’ailleurs nous nous retrouvons dans ce combat, avec plusieurs de ces mouvements politiques, contre « l’Ayraultport » qui pourrait bien être la première grande victoire contre ce gouvernement. Enfin, chacun a pu observer la crise politique dans plusieurs pays européens dont la France, où l’affaire Cahuzac a fortement contribué à éloigner les citoyenNEs de la sphère des éluEs politiques. Pendant le débat sur la loi pour le mariage pour tous et toutes, la droite et l’extrême droite ont occupé la rue pendant plusieurs semaines. Entre scandales financiers, mensonges d’État, agressions racistes et homophobes, le gouvernement est en perte de vitesse. Mais force est de constater qu’il n’a pas, en face de lui, une réelle opposition de gauche.Le sens de la participation du NPA, sur ses propres revendications, à la manifestation du 5 mai a été diversement apprécié par nos interlocuteurEs : les composantes du Front de gauche déjà rencontrées (Alternatifs et GA) ont trouvé politiquement juste la participation du NPA à cette manifestation pour reprendre la rue à la droite et à l’extrême droite, et affirmer l’exigence d’une autre politique au service des travailleurEs.
En perspective…Toutes les organisations politiques ont exprimé le désir de rencontres régulières entre les différentes directions pour continuer le débat politique et agir ensemble à chaque fois que cela sera jugé possible.Même si la direction de LO pense que ce n’est pas le moment de l’organiser, le principe d’une manifestation nationale contre les licenciements, avec les boîtes en lutte et différentes organisations politiques, comme par exemple en 2001 avec les LU Danone, ne lui semble pas totalement exclu.Des rencontres spécifiques entre des militantEs des organisations politiques à vocation « écologiste » et de la commission nationale écologie du NPA vont se tenir. Certaines participent aussi à l’Alter Summit de juin en Grèce. La proposition est également de travailler ensemble dans les diverses initiatives lancées par les uns ou les autres.Le sujet des prochaines élections a été évoqué, même si les décisions, notamment pour le NPA, seront prises fin juin. Le positionnement politique est partagé : contre la droite et l’extrême droite, contre la politique conduite par le gouvernement actuel et dans les villes que la gauche gouvernementale dirige, pas de gestion des institutions, y compris des mairies. Sur la question de l’unité entre les différentes organisations se retrouvant sur ces bases, le débat est encore devant nous !
Roseline Vachetta