À la veille des élections départementales du 22 mars dont tous les partis institutionnels font un enjeu national, Valls et Hollande se démultiplient...
Ils veulent tenter de faire oublier leur politique entièrement dévouée au Medef et au CAC 40 en faisant du « social ». Des faux-semblants dont l’UMP et le FN font leurs choux-gras.
Le CAC 40 au topAlors que la politique du gouvernement PS-Medef ne cesse d’aggraver le chômage et la dégradation des conditions de vie du plus grand nombre, Valls vient d’annoncer des mesures qui prétendent lutter contre la pauvreté. Il a inventé une nouvelle prime, la prime d’activité, qui remplacera la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA-activité à partir du début de l’année prochaine. Elle ne coûtera rien de plus à l’État et bénéficiera à encore moins de salariéEs, autour de quatre millions, au lieu de six actuellement. Tout cela pour « inciter à travailler davantage », comme si c’étaient les travailleurs qui étaient responsable du chômage et de la précarité.Dans la foulée, Valls a annoncé son plan pour l’égalité dans les quartiers défavorisés, une soixantaine de mesures avec un grand débat national d’ici l’été dans les quartiers, « afin que leurs habitants s’emparent de leurs destins » ! Le problème ne serait donc pas la régression sociale organisée par le PS et le Medef mais les habitantEs ! Pour le reste, des mesures qui ont prouvé leur inefficacité : obligation de construire des logements sociaux ; révision de la carte scolaire ; accélération des programmes de démolition de vieux immeubles qui ne font que diminuer le nombre de logements disponibles ; fixation du loyer HLM à la relocation en fonction des revenus du locataire, une nouvelle étape de la dérégulation des loyers HLM... Cette politique, dont l’objectif annoncé est d’instaurer la « mixité sociale » aura pour effets de favoriser la spéculation immobilière, d’aggraver la crise et la précarité du logement, de renforcer la marchandisation du logement social.Et pendant que Valls nous joue la comédie cynique du « social », les entreprises du CAC 40 affichent des bénéfices en hausse de 33 % en 2014, soit au total 62,435 milliards d’euros.
« FNPS », « UMPS », surenchères démagogiquesC’est cette politique et les mensonges du PS qui permettent à Sarkozy et à l’UMP de se remettre en selle, et surtout au FN d’être en passe de devenir le premier parti du pays sur le plan électoral.Et que fait Valls ? Il accuse les électeurs « d’endormissement » et agite l’épouvantail du FN : « Mon angoisse, c’est un FN à 30 % au premier tour, parce que son programme est un désastre pour le pays ». Et d’invoquer « l’esprit du 11 janvier »… Valls joue le FN contre l’UMP qui, elle, dénonce la manœuvre du « FNPS ». UMPS pour le FN, FNPS pour l’UMP, les petites manœuvres des uns et des autres profitent à Marine Le Pen qui, pour les travailleurs et la population, n’est pas un simple épouvantail mais une menace bien réelle. Les uns et les autres courent derrière elle pour flatter les préjugés racistes qui naissent du désespoir et de la démoralisation.Valls lui-même ne croit pas un seul instant que ses effets de tribune puissent affaiblir un FN qui se nourrit de la servilité du gouvernement à l’égard des possédants et des riches et de son mépris pour les classes populaires. Mais ce n’est pas vraiment le problème de Valls. Non, son problème, c’est de rester au pouvoir, de rester Premier ministre pour continuer et aggraver la même politique.
Le monde du travail doit répondreCe n’est pas de ces jeux parlementaires et politiciens que viendront les réponses à la crise sociale et politique mais bien des travailleurEs eux-mêmes. C’est le patronat et les banques qui décident de la politique que mène le gouvernement, quel qu’il soit. Et si jamais le FN y parvenait, il défendrait lui aussi le profit, nous ferait payer la dette, et se montrerait incapable de résorber le chômage et de défendre les services publics.Il le ferait avec plus de brutalité encore, en tentant de dévoyer et de détourner la colère et le mécontentement contre des boucs émissaires, les immigréEs, en semant le poison du racisme, de la xénophobie, au nom d’un chauvinisme réactionnaire.Valls ou Hollande ne sont en rien un rempart contre le FN. C’est en se mobilisant pour faire échec à leurs attaques, en regagnant le terrain des luttes, que nous pourrons sortir du climat de démoralisation et nous donner les moyens d’en finir avec les politiques d’austérité.
Yvan Lemaitre