Europe Écologie-Les Verts (EÉ-LV), signataire du texte Attac-Copernic « Exigences citoyennes sur la prise en charge de la perte d’autonomie », présente maintenant quatre amendements, à partir de leur motion prise le 4 mai dernier. Une fois réaffirmé le rejet du système assurantiel, ce qui nous est commun, ils proposent plusieurs pistes que nous ne pouvons cautionner. Sur le financement, ils proposent de « privilégier le financement par l’harmonisation des taux de CSG ». Ce n’est rien d’autre qu’une baisse des pensions qui ne dit pas son nom, les retraités ayant actuellement un taux de CSG moins élevé. C’est ce que proposent aussi le gouvernement et le PS. Hasard ?
EÉ-LV souhaite également que les aidants familiaux soient soutenus et que « des personnels […] co-construisent avec eux des solutions adaptées ». Aider les personnes de la famille, pourquoi pas, mais cet amendement remplace le texte Attac-Copernic qui dit tout autre chose : « il faut viser à décharger les aidants familiaux en permettant leur remplacement progressif mais complet par des personnels professionnels ». EÉ-LV se contente d’aider les aidants familiaux, ce qui est la position du PS une fois de plus. Nous, en revanche, voulons en finir avec la contrainte imposée de l’entraide familiale, solution toujours préconisée par les conservateurs.
L’autre proposition est de mettre en avant l’économie sociale et solidaire au même titre que le service public. Ce label recouvre des choses hétéroclites, du Crédit mutuel aux assurances mutuelles, les Scop et les associations non lucratives. Aujourd’hui, l’immense majorité des établissements et services médico-sociaux, certaines maisons de retraite et des hôpitaux sont sous ce régime. Certes, ils ne font pas de profits et sont financés pour l’essentiel par de l’argent public. Mais leur mode de gestion s’aligne de plus en plus sur le secteur commercial : flexibilité, réduction des coûts de personnels, mise en concurrence entre établissements par les pouvoirs publics. Le résultat en est des conditions de travail de plus en plus difficiles, un service moindre auprès des usagers malgré toute la bonne volonté des personnels, une dispersion des conventions collectives et, dans le secteur de l’aide à la personne, des emplois en CDD, du temps partiel, des bas salaires, peu de possibilités de formation au diplôme d’État, la recherche du toujours plus et donc le stress, voire le chantage à la conscience professionnelle… Non lucratif peut-être, mais complètement réactionnaire vis-à-vis des salariés dans la plupart des cas.
Ce secteur est en fait sous-traitant de la commande publique et comme tous les sous-traitants il ne peut survivre qu’en pressurant le personnel. Malgré cela, beaucoup de petites associations sont au bord de la faillite, des restructurations sont en perspective et le commercial n’y est pas insensible.Nous proposons au contraire un vrai service public de proximité, sous le contrôle des personnels et des usagers, le personnel étant de fonction publique, avec intégration des personnels des associations dans la fonction publique avec leurs avantages acquis, afin d’unifier les conditions de l’ensemble des personnels et favoriser la résistance à la volonté gouvernementale relayée par les gestionnaires d’une action sanitaire et sociale au moindre coût.
Daniel Desmé