Publié le Mercredi 25 avril 2018 à 17h15.

Le petit La Fayette de la réaction

Macron avait sans doute besoin de prendre de la hauteur, du moins à ses propres yeux... Il s’est envolé pour Washington avec dans ses bagages quatre ministres, la présidente du FMI, Christine Lagarde, le milliardaire Bernard Arnault… À peine arrivé, il a été accueilli à Mount Vernon, la demeure historique de George Washington où fut reçu, en son temps, La Fayette, « le héros des deux mondes » qui prétendait libérer l’Amérique lors de la guerre d’indépendance, peu avant la Révolution française. Macron, lui, prétend, au nom de l’Europe, donner des conseils à son « ami » Trump.

Pas dit que ça lui rapporte beaucoup de popularité de cirer les pompes à celui qui symbolise l’offensive réactionnaire dans le monde, le racisme, le chauvinisme et le sexisme, la xénophobie et la haine des migrantEs, le climatoscepticisme. Le narcisse croit qu’en flattant son hôte c’est lui-même qu’il flatte, mais Trump n’a pas l’intention d’écouter les conseils de Macron. Ce n’est pas le fait que le président français se soit entendu avec Poutine, avant son départ, sur la nécessité de préserver l’accord sur le programme nucléaire de l’Iran qui va influencer Trump. Ce dernier a donné aux signataires européens jusqu’au 12 mai pour « réparer les affreuses erreurs » de l’accord. Et si jamais il décidait d’assouplir quelque peu les tarifs douaniers concernant l’acier et l’aluminium instaurés en mars dernier, Macron n’y sera pas pour grand-chose. L’Élysée a d’ores et déjà précisé que « ce n’est pas vraiment l’objet de cette visite, c’est une visite très politique ». Comprenez une opération de promotion sans importance.

Interrogé sur la très réactionnaire et pro-Trump Fox News, Macron s’est flatté de sa « relation spéciale » avec Trump : « Nous sommes tous les deux des francs-tireurs anti-système. » Sans blague !

En l’occurrence, le franc-tireur ressemble à un courtisan soucieux de se faire reconnaître, et c’est bien le seul sens de cette visite mascarade. Macron vient chercher la reconnaissance du Boss pour avoir fait le job en Syrie avec les frappes aériennes, et pouvoir continuer à le faire dans leur guerre contre le terrorisme. Trump qui dit vouloir retirer ses troupes de Syrie y est tout disposé.

Invité à s’adresser au Congrès, Macron prétendait y affirmer « la volonté de continuer à écrire l’histoire ensemble », traduit en clair, de participer au maintien de la domination des grandes puissances impérialistes occidentales. 

Probable que les travailleurEs et la jeunesse ne l’entendent pas de la même façon…

Yvan Lemaitre