Les chiffres sont terribles sous le soleil terne de la Guadeloupe : 40 meurtres pour une population de 400 000 habitants, 52 morts sur les routes de l’archipel guadeloupéen .Il y a quelques semaines, Manuel VALLS, tel un oiseau migrateur s’est posé sous nos latitudes, fatigué d’être interpellé par des élus adeptes du tout sécuritaire, du renforcement des forces de l’ordre « colonial ».
Imperturbable dans sa posture d’un Sarkozy de gauche, VALLS n’a rien cédé ou du moins des miettes sur la dotation de deux chiens pour la recherche d’armes et de drogues …… ! Quelques accras, un verre de rhum, Valls, rattrapé par l’affaire Léonarda, s’en est allé, laissant les syndicats policiers sans voix de tant de mépris quant à leur demande de renforcement de leurs effectifs et d’autres moyens matériels !
La question de la violence, de la délinquance dans notre pays où les prisons sont surpeuplées, celle de Baie Mahault conçue pour 400 détenus, en détient 700. (le 40 meurtre a été faite dans cette prison), prend ses racines dans la permanence du fait colonial… Une société dans une impasse économique, sociale, culturelle et politique. Une société où les tenants de la « pwofitasyon « malgré la longue grève de 2009 continuent à pressuriser les travailleurs, les petits gens, les artisans… Qu’on ne s’y méprenne point, la Guadeloupe comme l’écrivait un philosophe est un département-colonie où 30% de la population est au chômage, plus de 50% des jeunes âgées de 18 à 25 ans sont sans emploi, où chaque année des milliers de jeunes quittent les bancs de l’éducation nationale sans diplôme…une économie de comptoir où l’agriculture est chargée d’alimenter en produits exotiques la métropole non pas de subvenir aux besoins du peuple .Une colonie où depuis la loi d’assimilation de mars 1946 rien n’a été fait et ne peut être fait pour le développement économique du territoire !
juguler cette violence ne peut venir d’oiseaux migrateurs mais du sursaut salvateur des syndicats ouvriers, des organisations anticolonialistes et anticapitalistes, des jeunes, des femmes capables de proposer un projet économique et politique allant dans le sens des intérêts des damnés de la terre, des travailleurs, aller plus loin que le LKP de mars 2009,souhaitons que la grève du 5 décembre soit le premier acte fondateur de ce projet.
PALIN JEAN MICHEL.