La campagne de succession au Front national est officiellement ouverte. Cette campagne oppose Bruno Gollnisch à Marine Le Pen. Elle s’achèvera à la mi-janvier 2011, lors du congrès de Tours. Durant la période estivale, Gollnisch l’outsider semblait le plus actif : tour des fédérations, participation à la Conférence internationale de huit partis européens d’extrême droite au Japon et organisation de l’hommage controversé de Jean-Marie Le Pen aux anciens combattants japonais à Yasukuni. En revanche, il n’était pas, à la différence de Marine Le Pen, présent à la 24e université d’été du Front national de la jeunesse qui se tenait à Cormont (Pas-de-Calais). Il n’y était pas invité. Marine Le Pen a privilégié sa rentrée médiatique et la préparation du conseil national du parti les 4 et 5 septembre. Elle y a déclaré « Le congrès du Front national de janvier 2011 n’a pas seulement pour vocation de donner un président au Front national mais également de désigner son présidentiable. Le vote du congrès fonctionnera en quelque sorte comme un mécanisme de primaires internes. » Son objectif est de faire du FN « une machine de guerre à la conquête du pouvoir » afin « de réaliser dans le pays une révolution pacifique et démocratique. » En réponse à ceux qui craignent que la benjamine Le Pen dilue l’identité politique du FN (son recul tactique sur l’opposition frontale à l’IVG crée de fortes polémiques dans l’extrême droite), et après avoir cité Pierre Gaxotte – soutien, durant l’Occupation, du maréchal Pétain et du régime de Vichy –, elle précise : « Sans rien renier mais sans s’affubler inutilement d’oripeaux qui ne sont pas les nôtres, nous devons sortir des comportements marginaux qui condamnent notre famille à une mortelle relégation. » Bruno Gollnisch reconnaît que Marine Le Pen, « malgré l’image qu’elle veut donner, est dans une stricte orthodoxie frontiste. » Présente à Cuers (Var), vendredi 3 septembre, Marine Le Pen abordait les fondamentaux du FN : préférence nationale, rétablissement de la peine de mort, « maîtrise de nos frontières », insécurité. Sous les applaudissements des adhérents.