Il nous en a fallu des heures de discussions animées, pour arriver à cette liste. Pas si facile de réunir des militantEs de la Fase, des libertaires, des écolos, des « dégoûtéEs des partis » qui ne veulent agir que sur le terrain associatif ou syndical, et des militantEs du NPA bien sûr.
Au départ, un seul point nous rassemblait : le refus catégorique de se rallier ou d’appeler à voter au second tour pour le maire sortant socialiste. C’est ce qui justifiait l’existence de notre liste face à celle menée par le PCF, sous l’étiquette Front de gauche. Une étiquette usurpée puisque les membres du FdG sont présents sur trois listes : PCF, PS et notre liste BASTA à laquelle participe en tant qu’organisation la Fase, ainsi qu’un militant « suspendu » du PG. Et au final, nous avons réussi à élaborer un programme de 32 pages, articulant revendications sociales et écologiques.La liste est menée par Stéphane Aurousseau (37 ans), un militant que nous côtoyons dans toutes les manifestations messines, non-encarté politiquement, un des fondateurs de l’association LGBT Couleurs gaies. La liste des 55 noms reflète la diversité de ce rassemblement, et cette liste sera la seule à présenter deux colistierEs Roms, façon de nous opposer concrètement aux discours de stigmatisation.
Riches de notre diversitéSi les discussions ont été animées, parfois tendues, c’est en menant concrètement campagne que notre liste a trouvé sa cohésion et sa dynamique. Les idées fusent, parfois loin de nos modes d’intervention traditionnels, et le résultat est là : des dizaines de personnes impliquées et déterminées.Basta la précarité, et la chasse aux pauvres : nous sommes allés verbaliser la sainte vierge installée avec la crèche devant la gare (eh oui, nous sommes en Moselle) pour dénoncer l’arrêté anti-mendicité que continue d’appliquer la mairie socialiste. Basta les transports publics payants, basta Keolis : nous sommes montés sans payer, à une vingtaine, dans le flambant neuf Mettis, pour réclamer la gratuité et la remunicipalisation du réseau. Basta les logements vides : nous sommes allés taguer un immeuble vide depuis plusieurs années, alors que des centaines de personnes sont à la rue et que la mairie se refuse à réquisitionner.Toutes ces interventions sont menées avec un enthousiasme et une détermination qui nous attirent la sympathie des personnes rencontrées, et l’intérêt des médias. Dans la presse, on parle de « poil à gratter », mais aussi de notre tête de liste, « vrai animal politique capable de mettre la salle dans sa poche avec des vannes » (Républicain Lorrain). Du côté de nos sympathisantEs, on entend même parler d’un « style Besancenot ».Bref une campagne qui nous redonne de l’élan !
Correspondante