La campagne parisienne est le reflet des difficultés actuelles de la situation politique et sociale : alors qu’Hidalgo (PS) et NKM (UMP) défendent toutes les deux un Paris pour les riches, à coup d’« embellissement de toutes les grandes places », de « fontaines », de « pack jeune entrepreneur » ou encore d’une « politique de marque pour Paris pour promouvoir et valoriser son image », le débat politique ne décolle pas.
Au premier plan, ce sont les multiples gaffes de NKM. Celle-ci ne connaît toujours pas le prix du ticket de métro, ne sait pas qui organise les ateliers introduits par la réforme des rythmes scolaires, en un mot ne connaît pas la vie réelle des classes populaires.De son côté, Hidalgo, lors de son meeting final, a aligné les discours généraux et démagogiques sur son Paris de « la star et la concierge », les « geeks » et les « gays ». Mais, sur le fond, son équipe veut approfondir la réforme des rythmes scolaires (Bruno Julliard parle de coéducation entre ville et Éducation nationale, c’est-à-dire de l’accroissement des inégalités), tandis que sa politique immobilière, citée en introduction, ne peut avoir comme conséquence que de pousser les classes populaires vers la sortie de Paris.Le PCF s’est laissé attirer dans les listes du PS parce qu’il fait partie intégrante de ce système : l’accord PS-PCF prévoit 13 conseillers municipaux pour lui et la présidence de la Société d’économie mixte Paris Seine, qui gère une partie de l’immobilier...
Une campagne polluée...Seule la pollution semble bousculer cette non-campagne. Elle met en lumière la logique actuelle du gouvernement : faire croire que la situation écologique, économique et sociale est de la responsabilité de la population. Ce sont les automobilistes, notamment les salariéEs qui viennent de banlieue travailler à Paris, qui font les frais d’une politique qui, depuis des décennies, fait le bonheur des lobbies du pétrole et donnent tous les droits aux grandes entreprises pour polluer.Les grands partis découvrent la gratuité temporaire des transports publics, alors que nous la revendiquons pour tous, et toute l’année, avec leur développement, seul moyen de réduire la pollution, les embouteillages et les temps de transport. Une proposition qui va de pair avec la bataille pour la réquisition des logements vides et la construction de logements au lieu de bureaux : rapprocher les lieux de travail et d’habitation.La campagne du NPA se fait donc, dans ce climat, à contre-courant. Elle défend encore le droit de vote pour les étrangers, la défense des centres de Sécurité sociale et des hôpitaux, ou encore un salaire minimum parisien de 1 700 euros. Nous nous présentons dans les 7 arrondissements populaires, et soutenons en plus la liste des « sans voix » dans le 18e. Nos réunions publiques ont réuni plusieurs dizaines de personnes, approchant la centaine dans les réunions du 13e, du 19e et du 20e avec Olivier Besancenot. La campagne s’est bouclée le 20 mars avec une dernière réunion regroupant toutes les listes au gymnase Japy.